2021 : Les futures expos à …voir absolument
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février 2, 2021Une affiche, c’est tout aussi bien un poster de rock, affiché fièrement dans la chambre d’un adolescent, une publicité pour de l’électroménager, une invitation à participer à un rassemblement politique, ou la vitrine d’un film de cinéma….
Les affiches sont partout, façonnent l’inconscient des populations, elles énervent ou elles inspirent…
Elles sont les étendards de grands événements, elles sont annonciatrices, ou témoins d’un passé proche ou lointain, quoi qu’il en soit, si certaines affiches n’ont pas marqué les esprits, d’autres, sont devenus incontournables.
Passages en revue de 15 affiches en tout genre, qui ont marqué leur époque, ou qui ont été hissées au rang d’œuvres d’art.
L’Absinthe Robette
Si l’affiche est née au XIXe siècle, en France, il semble que l’un de ses pères soit Jules Chéret. Ce peintre est en effet l’un des premiers à maîtriser le procédé de la lithographie en quatre couleurs. Grâce à cette technique, désormais très utile pour communiquer sur des produits, expositions ou événements, il réalise des affiches pour le Moulin Rouge, qui viendront inspirer Henri Privat-Livemont, à l’origine de cette affiche.
Considéré comme le Mucha belge, il s’approprie le mouvement Art Nouveau, très à la mode à l’époque, et répond à des commandes pour des produits de luxe.
Ici, une femme inspirée de l’époque préraphaélite brandit l’absinthe, pour la mettre en valeur.
Une affiche parfaitement emblématique du style en vogue à la fin du siècle, et de l’utilisation nouvelle d’un tel support pour valoriser des marques.
Priester
Après la complexité de l’affiche Art Nouveau, ses enluminures, arabesques et personnages pré-raphaélites, un style plus épuré se développe. On parle alors, d’affiche-objet.
Cette affiche en est un exemple parlant : le dessinateur allemand de tout juste 18 ans, réalise cette commande en 1906 pour une marque de cigarettes, en utilisant un nom d’artiste.
Celui qui se fait appeler Lucian Bernhard remporte ainsi un concours, après avoir simplifié au maximum son travail original. Plus besoin de table, de cendrier, de cigare, ou de nymphes mêlées aux volutes de fumée, Bernhard ne conserve que deux allumettes et le nom de la marque.
Un minimalisme presque extrême qui contraste très fortement avec le style précédent.
Le fond est uni, les couleurs sont travaillées en aplats… seule compte une mise en avant claire du produit, pour privilégier la lisibilité.
Impact garanti : l’affiche reste dans les mémoires.
DES LIVRES !
Parmi les affiches les plus impactantes du monde, demeurent les affiches soviétiques ! Leur graphisme, et leurs messages ont eu un impact retentissant sur la société russe. De quoi modifier les règles mêmes du graphisme.
L’une des affiches les plus célèbres date des années 1920 : Lili Brik, actrice, réalisatrice et star de l’avant-garde russe y apparaît la bouche ouverte, criant « Des livres ! ».
Des couleurs fortes, et une composition qui interpelle, le tout imaginé par Alexander Rodchenko pour
un éditeur soviétique.
Ce n’est pas alors la première fois que l’artiste utilise l’image de cette personnalité phare pour enrichir son travail : il intègre volontiers son portrait dans des photomontages pour des affiches ou des brochures.
UNHATE
En 2011, la marque souhaite clairement renouer avec la provocation : Benetton lance alors une campagne de publicité intitulée « Unhate ».
Objectif assez ambitieux pour cette série d’affiches : encourager les chefs d’État et les citoyens à combattre la culture de la haine. Cette série de montages met alors en scène des duos de personnalités politiques en train de s’embrasser. La chancelière allemande Angela Merkel et le président Nicolas Sarkozy, Barack Obama et Hugo Chavez, ou même le pape et Ahmed Mohamed el-Tayeb, imam de la mosquée Al-Azhar du Caire.
Une campagne provocatrice, qui implique ouvertement des chefs d’Etats et des leaders religieux, pour véhiculer un message de paix et de tolérance.
Keep Calm and Carry On
Là encore, cette affiche incontournable a été imaginée en temps de guerre.
En 1939, la perspective de la guerre et d’une potentielle invasion, met à mal le moral des Britanniques. Cette affiche est alors imaginée par le ministère de l’Information pour remonter le moral de la population, alors que la Seconde Guerre mondiale éclate. Le succès est loin d’être immédiat, l’affiche est alors peu connue, et très peu utilisée.
Pourtant, soixante ans plus tard, l’affiche est redécouverte, et connaît une grande notoriété.
Un grand nombre d’entreprises privées la réimprime, et l’utilise comme thème de décoration pour toute une gamme de produits. Ce slogan figure donc désormais aussi bien sur des mugs, que sur des tee-shirts ou des torchons, à peine le pied posé sur le sol britannique !
I Want YOU for US Army
Cette affiche fait incontestablement partie des images de propagande les plus célèbres du monde.
Créée en 1917, cette affiche de James Montgomery Flagg a été imaginée pour recruter des troupes pendant la Première Guerre mondiale, puis, pendant la Seconde.
En s’inspirant de ses propres traits, l’artiste imagine ce personnage de l’Oncle Sam, coiffé d’un haut-de-forme, et vêtu d’une sorte de costume aux couleurs du drapeau américain. Patriotisme assuré.
En pointant son index vers le spectateur, son attitude dégage une autorité palpable, pour souligner l’importance du message. Le succès de cette affiche est colossal : plus de 4 millions de copies sont imprimées. Cette image de propagande américaine restera la plus marquante parmi les 46 œuvres créées par Flagg pour soutenir l’effort de guerre.
We Can Do It !
« We Can Do It! », c’est l’affiche que tout le monde connaît, qui figure sur des cartes postales dans le monde entier, que tant d’artistes, d’humoristes, de politiques ont réinterprété.
À l’origine, l’affiche est pensée dans une optique de propagande, pour remonter là aussi le moral des populations. En 1943, les travailleuses prennent en effet le relai des hommes partis à la guerre, et doivent prendre à leur charge le bon fonctionnement des usines.
L’image de Naomi Parker, employée de la base aéronavale d’Alameda en Californie est alors utilisée pour valoriser le courage et la détermination des femmes.
Peu diffusée au cours de la guerre, l’affiche américaine est redécouverte dans les années 1980, et devient un véritable symbole du féminisme et de l’émancipation politique des femmes.
En 1998, l’image est même utilisée pour un timbre postal américain. Reprise et modifiée dans de nombreuses campagnes politiques modernes, l’affiche développe une popularité inédite, et devient l’une des dix images les plus demandées à la National Archives and Records Administration.
Le père Noël de Coca-Cola
On le connaissait dans un habit vert, Coca-Cola le présente dans son désormais iconique vêtement rouge ! En 1931, Haddon Sundblom crée pour Coca-Cola une affiche devenue incontournable.
Sa première publication dans le Saturday Evening Post popularise l’image du père Noël joyeux, à la grande barbe blanche, et le succès est immédiat. L’interprétation de Sundblom du Père Noël devient rapidement la référence absolue, reprise par tous les autres acteurs sociaux.
Les traits proposés par l’artiste pour représenter le Père Noël font l’unanimité dans l’inconscient collectif.
Durant plus de 30 ans, l’affiche sera reprise par de très nombreux magazines, comme The New Yorker, le National Geographic, ou le Ladies Home Journal.
Métropolis
Nous sommes en 1927, et l’artiste allemand Heinz Schulz-Neudamm ne se doute pas qu’il crée l’affiche la plus chère de l’histoire du cinéma.
Pour la sortie du film de science-fiction Métropolis, l’artiste imagine une architecture futuriste, en accord avec l’univers de Fritz Lang, réalisateur du long-métrage.
Cette peinture sera vendue aux enchères en 2005, pour 690 000 dollars, somme la plus importante jamais payée pour une affiche (note : cette peinture fait partie d’une série de quatre peintures encore en circulation).
Pour rappel, Metropolis avait coûté six millions de reichsmarks, ce qui en faisait à sa sortie le film le plus cher de l’histoire du cinéma, et traduisant le désir allemand de concurrencer les superproductions hollywoodiennes. Une affiche record donc, pour un film record.
L’homme enceint
Parmi les grands succès de l’agence de publicité anglaise Saatchi & Saatchi (fondée en 1970), on trouve certes la campagne de Margaret Thatcher, mais on trouve aussi cette affiche étonnante, interpellant directement les hommes.
La question soulevée y est simple : seraient-ils plus prudents s’ils prenaient le risque de tomber enceint ? Une affiche devenue culte, et qui a largement contribué à promouvoir les contraceptifs. D’autre part, si l’image fait scandale, elle contribue fortement à la renommée de l’agence.
Trois ans plus tard, Jacques Demy sort son film « L’Événement le plus important depuis que l’homme a marché sur la Lune », où Marcello Mastroianni incarne un homme enceint… Coïncidence, ou inspiration flagrante ?
Sueurs froides
Il s’agit de l’un des films les plus célèbres d’Alfred Hitchcok, un chef d’œuvre du cinéma, au casting éblouissant. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’affiche ne pouvait pas être loupée. Une tâche attribuée à Saul Bass, qui retranscrit l’atmosphère de cette superproduction dans un générique de film extrêmement stylisé pour l’époque. Saul Bass devient en effet le premier graphiste à penser des génériques d’un tel genre, reflétant le contenu et l’ambiance du film.
L’affiche est donc tirée de son travail, et propose deux silhouettes emportées dans un tourbillon aux formes géométriques.
Le design séduit le public, mais aussi les réalisateurs de l’époque, qui sollicitent volontiers Saul Bass pour leurs propres projets, à commencer par Stanley Kubrick, qui lui confiera l’affiche de « Shining ».
Kabaret
En 1972, Liza Minelli incarne le personnage principal d’une comédie musicale qui deviendra rapidement culte, le film Cabaret. L’action s’y déroule dans les années 1930, dans une boîte de nuit allemande, et dépeint le Berlin de l’époque, où une certaine bohème tente de résister à l’autorité grandissante du parti nazi.
Un sujet politique fort, mêlé à une ambiance sulfureuse, qui inspire le graphiste Wiktor Górka.
Pour représenter l’atmosphère forte du film, il réalise une affiche qui ne passera pas inaperçue : un ensemble de jambes portant des bas, qui forment une croix gammée, soulignée par un visage presque déformée, proposant une expression proche de l’extase. De quoi allier les différents thèmes du film, entre sexe, insolence et naissance inquiétante d’une dictature.
Some People Are Gay. Get Over It.
Cette affiche, imaginée par Stonewall (plus grande association caritative européenne en faveur des droits des LGBT) se veut la plus minimaliste possible : trois couleurs, deux phrases.
Son objectif est alors de sensibiliser l’opinion publique, et de lutter contre le harcèlement anti-gay dans les écoles. Une affiche dont le slogan a été très largement repris, notamment sur des tee-shirts fièrement arborés par des célébrités, dont l’acteur Ian McKellen (interprète de Gandalf, dans la saga « Le seigneur des anneaux »).
E.T. l’Extra terrestre
C’est une des scènes préférées des critiques de cinéma, celle que l’Empire magazine désigne comme l’une des plus magiques du 7ème art : celle où Elliott s’envole avec son ami extraterrestre, et passe en vélo devant une pleine lune éblouissante.
Il n’en fallait pas plus pour proposer une affiche culte, au film culte de Steven Spielbert, sorti en salles en 1982.
Les dents de la mer
C’est l’un des films américains les plus connus à travers le monde, et l’histoire qui a traumatisé plusieurs générations de téléspectateurs. Mais le succès des Dents de la Mer provient en grande partie de son affiche, au design marquant, repris dans un très grand nombre de produits dérivés.
Un requin immense surgit des profondeurs, et s’apprête visiblement à dévorer une nageuse… Le travail sur la verticalité nourrit alors la peur du public, sur l’inconnu des profondeurs. Le monstre est bien visible, toutes dents dehors, et nourrit déjà l’imaginaire du spectateur qui devine l’attaque.
Une affiche très célèbre, née du travail d’équipe entre Tony Seiniger, Roger Kastel et Paul Bacon.
À l’origine, lorsque l’auteur Peter Benchley publie son roman, « Les dents de la mer », l’éditeur fait appel à l’illustrateur Wendell Minor pour réaliser la couverture. Il impose alors l’idée d’une ville coincée dans la mâchoire d’un requin. Wendell Minor s’exécute, mais ne parvient pas à trouver satisfaction. Paul Bacon prend alors le relai. Ce sera lui, qui trouvera l’idée plus impactante d’un requin minimaliste, menaçant la vie d’une nageuse vulnérable. Le fond original, entièrement noir, retire alors tout délimitation entre l’océan et la terre ferme. L’effet sur les foules est immédiat, et l’affiche demeure dans les esprits.
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