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février 11, 2021Renzo Piano. Un beau nom italien, que l’on prononce avec entrain dans le monde de l’architecture.
Car Renzo Piano, c’est un peu l’architecte star, récompensé à de nombreuses reprises (y compris par un Prix Pritzker, plus haute distinction de l’architecture). Célébré pour son Centre Pompidou parisien, réalisé à tout juste 30 ans, et reconnu pour un esthétisme d’avant-garde, son style n’a pas toujours fait l’unanimité.
Suscitant même parfois la controverse, Renzo Piano n’en demeure pas moins un génie, aux yeux d’une grande partie de la profession et du public, fascinée par ses oeuvres considérables.
Retour sur le parcours professionnel d’un architecte iconique, aujourd’hui particulièrement connu pour son « Shard » londonien, et le nouveau tribunal de Paris, entièrement constitué de panneaux de verre.
Renzo Piano, naît en 1937 à Gênes. La menace de la guerre plane, et le jeune garçon grandit dans une famille de constructeurs. Tout va très vite pour le jeune homme, qui se mariera en 1962 avec Magda Arduino, et qui passera son diplôme au département d’architecture de l’École Polytechnique à Milan en 1964.
Durant les cinq à six années qui suivent, Renzo Piano réalise de grands voyages d’inspiration et de recherche, notamment aux États-Unis et en Grande-Bretagne, tout en réalisant ses premiers travaux, assez expérimentaux.
C’est à cette période de sa vie, que le jeune homme rencontre Jean Prouvé, qui ne tardera pas à devenir son ami, et une source d’inspiration colossale pour lui.
Dès 1971, le jeune architecte se voit confier une grande mission à Côme, dans son pays natal, pour rénover les bureaux d’une société. Cette même année, il fonde à Londres l’étude « Piano & Rogers » en collaboration avec Richard Rogers. Plusieurs commandes pour des maisons milanaises s’enchaîneront, jusqu’à l’année 1977, où Renzo Piano se livrera à sa première grande réalisation : le Centre national d’art et de culture Georges-Pompidou, à Paris.
Conçue en partenariat avec Richard Rogers, la vision apportée par les deux architectes pour ce musée entend renouveler les codes, pour attirer un large public. La muséographie y est donc toute particulière, et une interprétation totale de l’environnement du musée est apportée.
En effet, une grande « piazza » inclinée est imaginée comme parvis pour le musée, et remplace donc une sorte de terrain vague. Les surfaces sont pensées pour rester le plus modulable et flexible possible. Dans cet objectif, les architectes ont alors choisi de déplacer tous les éléments techniques et contraignants pour les positionner en façade du bâtiment : de grands tuyaux parcourent alors l’extérieur de la structure avec un code couleur précis, l’eau circule alors dans les tuyaux verts, l’air dans les tuyaux bleus, et l’électricité dans les jaunes.
Les ascenseurs et les coursives sont également placés à l’extérieur et permettent de se déplacer d’un espace à l’autre en profitant d’une vue imprenable sur la ville. Les visiteurs empruntent alors l’iconique chenille, escalator installé dans la diagonale du bâtiment. (photo Centre Pompidou ©Manuel Braun)
Aujourd’hui, le centre Pompidou se présente comme le plus grand musée d’art moderne du monde, et compte plus de trois millions de visiteurs par an… mais ne fait toujours pas l’unanimité, auprès des parisiens et des visiteurs, quarante ans après sa création !
L’architecture radicale proposée par Renzo Piano et Richard Rogers paraissait à l’époque presque futuriste, avec ses huit plateaux empilés.
Bien loin de la perception habituelle du musée, le projet suscite alors la polémique, mais attise la curiosité du monde de l’architecture, et devient un lien incontournable de la scène culturelle parisienne.
Par la suite, Renzo Piano deviendra une véritable référence dans la conception de musées, un quasi spécialiste.
Dès l’année suivante, il participe par exemple à la réhabilitation du centre historique d’Otrante, en Italie (un projet soutenu par l’UNESCO).
De façon générale, la réalisation, l’extension ou la rénovation de musées deviendront des aspects très importants de la production de Renzo Piano.
Son agence construit notamment des édifices de ce type à Amsterdam, Atlanta, Bâle, Berne, Chicago, Dallas, Gênes, Houston, Los Angeles, Lyon, Paris, San Francisco, Turin… Toujours en démontrant un souci d’innovation esthétique et technique.
Quelques années après le centre Pompidou, Renzo Piano dessine en effet la Menil collection, musée d’art moderne et contemporain situé à Houston, au Texas.
Nous sommes alors en 1986, et l’architecte démontre une fois encore son important désir de travailler autant que possible ses projets de construction, en fonction de l’environnement où ils se trouvent.
Dans ce cas précis, l’architecture des quartiers pavillonnaires américains attire son attention, et Renzo Piano choisit de changer complètement de style : il couvre alors le musée de planches de cyprès fixées à une ossature métallique.
Cette adaptation de l’édifice dans son contexte, se retrouve dans de très nombreux projets de l’architecte, comme le Centre culturel Tjibaou qu’il réalise à Nouméa (reprenant alors la forme d’un village kanak), le musée de Sciences NEMO dans le port d’Amsterdam, ou le centre commercial Bon volcan à Nola, près de Naples qui reprend la forme du Vésuve.
D’autre part, la tour de bureaux qu’il imagine à Sydney rend hommage aux formes du célèbre Opéra de la ville, et son Centre Paul Klee à Berne, reprend les ondulations des collines environnantes, pour ne citer que quelques exemples.
En 1981, Renzo Piano, alors âgé de 44 ans, fonde son agence. Il collabore alors avec plus de 90 architectes. À ce jour, cette agence a réalisé plus de 120 projets.
Parmi les plus célèbres, on retrouve bien sûr la Menil Collection à Houston (qui pose véritablement les bases d’une nouvelle vision du musée), mais aussi le terminal 1 de l’Aéroport international du Kansai à Osaka (Japon), l’Auditorium de Rome, la Maison Hermès de Tokyo, et le New York Times Building à New York.
Une production abondante et célébrée, qui le conduira à obtenir en 1998, le très prestigieux prix Pritzker d’architecture.
Ces deux projets récents les plus médiatisés, sont aujourd’hui la tour « The Shard » à Londres, et la construction du nouveau palais de justice, pour la ville de Paris (une commande qu’il décroche après avoir remporté le concours organisé en 2010).
Inaugurée en juillet 2012, la tour « The Shard » située sur la rive sud de la Tamise, devient le plus haut gratte-ciel d’Europe.
De son vrai nom, la London Bridge Tower présente trois plateformes panoramiques avec une vue imprenable sur toute la ville de Londres : un projet mené par l’agence de Renzo Piano, en collaboration avec le promoteur Irvine Sella.
L’objectif est alors de créer une « ville verticale », à l’image de l’Empire State Building de New York, ou de la tour Mercury City de Moscou.
Lors de l’établissement des premiers plans, en 2000, cette tour devait même atteindre les 400 mètres. Un projet initial qui a soulevé une large protestation, y compris de la part de l’UNESCO, qui jugeait cette potentielle tour comme nuisible à l’intégrité visuelle de la Tour de Londres.
Le projet a donc été revu à la baisse, réduisant de 90 mètres, la hauteur de l’édifice.
La réalisation du tribunal de Paris, situé porte de Clichy dans le 17e arrondissement de la capitale, vaudra quant à elle, à Renzo Piano l‘Équerre d’argent en 2017.
Le gratte-ciel de plus de 120 000 m2 de surface nette, comporte plus de 38 étages et 90 salles d’audience. Une tour, toute en lumière et en hauteur, composée de trois grandes parties superposées et de taille décroissante.
Ses 160 mètres de hauteur en fond le deuxième bâtiment habité le plus haut de Paris, derrière la Tour Montparnasse.
Parmi les principaux projets en cours de Renzo Piano, on trouve principalement le Campus de la Columbia University à New York, l’École Normale Supérieure (ENS) Cachan à Saclay, ou encore le Whitney Museum of American Art de New York. De façon plus inattendue, l’architecte travaille également sur un projet de reconstruction des remontées mécaniques Lognan-Grands Montets à Argentière, sur la commune de Chamonix.
Au total, son parcours a été récompensé d’un grand nombre de distinctions.
Entre autre, la « Royal Gold Medal » pour l’architecture lui a été accordée en 1989.
La décennie des années 1990 lui vaudra également les honneurs, avec le « Praemium Imperiale » à Tokyo en 1995, et le « Pritzker Architecture Prize » en 1998.
Plus récemment, Renzo Piano a été décoré de l’AIA Gold Medal de l’American Institute of Architect en 2008.
Dans son Italie natale, l’architecte a également été nommé chevalier grand-croix de l’ordre du Mérite de la République italienne, officier de la Légion d’honneur en 2000 et chevalier grand-croix de l’ordre d’Alphonse X le Sage en 2017.