COM’ART JPO 2015
janvier 26, 2015Mastère Communication et direction artistique
février 17, 2015Infographies et data-visualisations créatives
Les meilleures infographies sont claires, faciles à digérer et accrochent le regard. Mais le processus de distillation des données en graphiques soignés nécessite généralement des pages et des pages de croquis préparatoires rarement montrées au public.
Dans le livre Infographic Designers’s Sketchbooks, Steven Heller et Rick Landers invitent les lecteurs à découvrir les coulisses du processus créatif de plus de 50 architectes de l’information contemporains. Une collection colorée de griffonnages, dessins et maquettes numériques qui offrent de précieux renseignements sur la façon dont un certain nombre de statistiques peut évoluer vers des schémas habiles.
« Je ne pense pas qu’il y ait de règles pour designer des infographies » explique Heller, co-directeur du MFA Design Departement à la School of Visual Art de New York, au journal Co.Design. Chaque designer a un processus unique. Certains démarrent au crayon, d’autres au feutre sur un post-it ou directement sur l’ordinateur. En dépit des nombreuses approches possibles, il y a quelques pré-requis pour devenir un designer de l’information à succès. Exercer ce métier requiert une combinaison de compétences alliant la maîtrise des arts visuels (dessin, croquis, design) et la manipulation des statistiques (sondages, exploration de données).
« J’aime l’immédiateté du dessin sur le papier »
Quel que soit le talent d’un artiste visuel ou d’un graphiste, il ne pourra réaliser une infographie efficace sans une profonde connaissance des données. « C’est la première compétence que vous devez avoir : un intérêt précis et défini pour la matière que vous êtes en train de traduire visuellement » poursuit Heller.
Nicolas Blechman, directeur artistique du New York Times Book Review, s’assure de donner une charge humoristique à ses graphiques. « Le danger de l’infographie c’est qu’elle peut devenir l’esclave des données. Le challenge c’est de ne pas devenir trop littéral ou dramatiser les faits. » Il commence chaque création avec deux croquis « le premier pour coucher l’idée, puis un second croquis plus précis –une sorte de croquis de croquis- pour explorer le design ». « J’aime l’immédiateté du dessin sur le papier. Quelque chose se perd si je saute cette étape et passe directement sur ordinateur ».
La visualisation de données (« data visualization ») a été utilisée dans de nombreux journaux, magazines et manuels scolaires du XIXème siècle. « Mais dans l’ère d’Internet, elles sont plus utiles que jamais. » écrit Heller. Leur popularité est liée au fait que nous sommes aujourd’hui bombardés par les médias et les données, et il existe tant de manières différentes de les aborder, les traiter et les analyser. Très souvent, cette information est transmise sans soin excessif, sans réfléchir ou prêter suffisament attention à l’expérience de l’utilisateur. C’est ce qui rend le processus de fabrication de ces infographies si important : de nombreux graphismes sont d’une simplicité trompeuse, mais de très belles infographies ne sont pas réalisées en un instant. Elles sont étudiées et préparées dans lesmoindres détails, comme le révèlent ces carnets. Comme Heller et Landers écrivant l’introduction du livre « Raw Data, Fresh Cooked », il y a quand même un avantage à cette surcharge d’informations :
« Une forte demande engendre un besoin plus fort de graphistes et designers, à la fois diplômés ou autodidactes dans l’art de l’infographie. Un plus grand nombre de plateformes et de médias signifie qu’il incombe aux concepteurs, qui, il y a une dizaine d’année ne se seraient jamais pensés comme des « architectes de l’information », de devenir responsables d’une certaine forme de visualisation de l’information. »
Source : fastcodesign.com