Graphisme : les 7 personnalités que tout étudiant doit connaître

Milton Glaser, 1929-2020

Milton Glaser naît dans le Bronx de parents d’origine hongroise. Il se forme comme jeune étudiant à la Cooper Union Art School de 1948 à 1951, avant d’étudier la gravure à l’eau forte à l’académie des Beaux-Arts de Bologne. Une expérience qui le conduira à fonder un studio de design à New York dès 1955.
L’approche graphique est immédiatement audacieuse, notamment grâce à ses choix de polices de la Renaissance ou bien plus représentatives de l’art Nouveau ou de l’époque victorienne, ce qui contraste avec le style de l’époque.
Graphiste et typographe américain, il contribue largement à l’identité visuelle de la culture populaire américaine des années 1960 et 1970. Car en effet, ce qu’il faut savoir sur Milton Glaser, c’est qu’il s’agit du père du très célèbre logo « I Love New York ».
Son travail le plus notoire, conçu pour faire la promotion du tourisme à New-York, fait alors de lui l’un des graphistes les plus célèbres du monde.
L’une de ses autres créations emblématiques était auparavant la couverture du best-of à succès de Bob Dylan représentant le profil du chanteur avec une chevelure psychédélique. Ses travaux pour DC Comics et The Brooklyn Brewery achèveront de le placer comme l’un des designers les plus en vue de son temps.
En 2009, le Président Obama décore même le créateur de la Médaille Nationale des Arts.
L’année précédente, Milton Glaser faisait l’objet d’un documentaire intitulé « Milton Glaser: To Inform and Delight ».

Michael Bierut, né en 1957

Michael Bierut naît lui aussi aux Etats-Unis, mais cette fois dans l’Ohio. Après avoir étudié le design graphique à l’Université de Cincinnati, il rejoint la très célèbre agence de design Pentagram en tant que partenaire dès 1990. Une collaboration qui lui permettra de travailler pour le New York Times, le Conseil des créateurs de mode d’Amérique, la marque Harley-Davidson, le Musée des Arts et design, l’Université de Princeton, les Jets de New York, Disney ou Benetton… et un nombre incalculable d’autres interlocuteurs prestigieux.
Son travail lui vaut au cours de sa carrière des centaines de prix en matière de Design, ainsi qu’une présentation permanente au MoMA de New-York, l’un des plus célèbres musée d’art moderne au monde.
Sa collaboration de plus d’une dizaine d’années avec Vignelli Associates lui permet également de devenir vice-président du design graphique au sein du groupe.
Par ailleurs, Michael Bierut est également un porte-parole de choix en design graphique à l’Ecole des Arts de Yale.
Parmi ses dernières créations les plus marquantes, on retrouve un véritable engagement politique puisque Beirut s’attaque en 2016 à la création du logo de campagne d’une Hillary Clinton en pleine course à la Présidentielle. Le design simple et audacieux suscite alors beaucoup de commentaires.

Paula Scher, née en 1948

Du côté de Pentagram, on retrouve également un autre grand nom du design graphique en la personne de Paula Scher.
Née à Washington en 1948, la jeune femme devient graphiste, designer et peintre avant de rejoindre la célèbre agence en 1991. Dès l’année suivante, elle deviendra par ailleurs enseignante en design à l’École des Arts Visuels de New York.
Associée et figure emblématique de Pentagram, elle enchaîne des collaborations prestigieuses, comme par exemple avec le MoMA pour qui elle dessine ce qui deviendra l’un des logos les plus reconnus au monde.
Parmi ces autres travaux signatures on retrouve des designs clés pour l’entreprise Microsoft, comme des logos pour Microsoft Office et Microsoft Windows, ainsi que des éléments visuels pour le New York City Ballet.
En termes d’inspiration, Paula Scher dit emprunter ses idées aux différents courants de l’histoire de l’art et du graphisme en les réinventant avec humour. Le constructivisme en particulier, ainsi que le Bauhaus semblent être des piliers de son imagination graphique, laissant alors apparaître une nouvelle imagerie aujourd’hui au cœur de la culture new-yorkaise.
A ce jour, Paula Scher est en effet l’une des graphistes féminines les plus influentes de notre époque.

Susan Kare, née en 1954

Susan Kare, née en 1954 à New-York.
Après un B.A. en Arts reçu avec les félicitations en 1975, Susan Kare décroche un doctorat à l’université de New York et déménage à San Francisco pour travailler au Musée des Beaux-arts de la ville. C’est au début des années 1980 que la jeune femme rejoint Apple après avoir reçu un appel d’un camarade de lycée, alors membre de l’équipe qui développe le design du Macintosh d’origine. Elle ne sait pas encore qu’elle deviendra la designer responsable des icônes et des éléments d’interface originaux sur Mac OS.
Susan Kare est en effet l’autrice de ce que nous pouvons tous voir sur nos bureaux tous les jours : la célèbre poubelle d’ordinateur, le personnage du Finder avec son sourire enfantin, ainsi que l’icône de la touche de commande.
Pionnière du pixel art, elle multipliera les créations pour Apple ainsi que la mise en place de nombreuses police de caractères (Chicago ou Geneva par exemple).
Après avoir quitté Apple, Susan Kare rejoint la société NeXT en tant que designer et travaille en étroite collaboration avec Microsoft et IBM, développant bon nombre de jeux, de panneaux de contrôles, d’icônes et d’éléments de design encore inchangés.
En 2018, elle recevra la médaille de l’American Institute of Graphic Arts, en reconnaissance de son travail de designer.

Massimo Vignelli, 1931-2014

Massimo Vignelli, né à Milan en 1931, est considéré comme l’un des plus grands designers du 20ème siècle.
Afin de dépasser une enfance malmenée par la Seconde Guerre mondiale, Vignelli se lance dans des études d’architecture, puis de design industriel.
A 18 ans seulement, il participe au Congrès international d’architecture moderne qui se tient alors à Bergame et rencontre les meilleurs architectes européens de son époque. Encore étudiant, il réalise des lampes en verre soufflé aujourd’hui exposées dans plusieurs musées puisque considérées comme les premiers pas du créateur dans le monde du design.
C’est à cette période que Vignelli démarre ses premières expériences en conception graphique pour des journaux, des livres et des emballages. Le design deviendra son unique obsession, délaissant alors l’architecture.
Après avoir coordonné un grand bureau d’étude internationales dans les années 1960 (collaborant ainsi avec des bureaux de design basés à Chicago , New York , Denver , Cleveland , Détroit , San Francisco , Milan , Londres , Copenhague , Johannesburg et Melbourne), Vignelli fonde son propre bureau à New-York au début des années 1970.
Dès lors, il ne cessera de travailler sur un grand nombre de projets, y compris pour Knoll, IBM, Benetton ou Ducati… ce qui le mènera vers des réalisations aux quatre coins du monde, des Etats-Unis au Japon, en passant par l’Amérique du Sud et l’Europe.
Massimo Vignelli meurt en 2014, laissant derrière lui un héritage colossal, composé de quelques travaux de design les plus emblématiques des 50 dernières années.

Carolyn Davidson

Carolyn Davidson n’était qu’une jeune femme inexpérimentée lorsqu’elle marque le monde du design avec son célèbre Swoosh, qui devient l’icône de la marque Nike.
Son idée particulièrement simple s’avère plus que payante, puisque le logo pensé par la jeune américaine figure aujourd’hui parmi les identités visuelles les plus célèbres du monde.
Carolyn Davidson étudie le design graphique à l’Université de l’État de Portland de 1971 à 1978. Dès le début de ses études, son professeur de comptabilité remarque son travail et lui propose alors de travailler pour une marque, alors appelée Blue Ribbon Sport.
Le brief est alors très simple : il s’agit de penser une ligne qui viendrait symboliser l’idée du mouvement. La vitesse devait être au coeur du design.
La jeune femme dessine alors quelques esquisses et les positionne de différentes manières sur une chaussure afin de prendre connaissance de tous les angles possibles.
Dès 1971, l’une de ses propositions sera sélectionnée : il s’agit de la célèbre virgule.
Pour ce travail, Carolyn Davidson recevra 35 dollars pour un travail effectué en 17 heures. Un salaire que la jeune femme juge plus que satisfaisant à l’époque.

Saul Bass, 1920-1996

Né en 1920 à New York, ce dernier graphiste s’est rendu particulièrement célèbre pour son travail dans le domaine cinématographique, en collaborant avec de grands réalisateurs comme Alfred Hitchcock ou Martin Scorsese.
Il faut dire qu’à l’origine, Bass travaille pour des agences publicitaires new yorkaises spécialisées dans le cinéma et devient ainsi designer graphique spécialisé.
En tant que créateur de génériques et concepteur d’affiches, il acquiert une reconnaissance mondiale en raison de son style signature. Certains évoquent même Saul Bass comme le graphiste le plus important de son siècle, puisque son travail se montre rapidement emblématique.
En 50 films, Bass révolutionne en effet le générique de cinéma en le détachant de sa simple fonction informative et légale. Pour la première fois, cette introduction prend une véritable dimension artistique que l’on retrouve également sur l’affiche.

Graphiques, dramatiques, poignantes, les créations de Saul Bass prennent surtout un écho mondial avec sa proposition pour « L’Homme au bras d’or ». Le graphiste s’impose alors aussitôt comme le maître du genre.

Martin Scorsese déclare même au sujet de son ancien collaborateur qu’il « rendait l’image instantanément spéciale, puisqu’elles n’étaient pas séparées du film et vous y emmenaient instantanément ». En tant que designer de logo, Bass se montre également prolifique et travaille notamment pour Kleenex, United Airlines, Minolta et tant d’autres marques et entreprises phares du 20ème siècle.
Parallèlement, Saul Bass a réalisé de nombreuses interventions comme consultant visuel sur de grands films du 7ème art. On parlera notamment beaucoup de sa contribution à la scène de la douche dans le chef d’œuvre d’Hitchcock, Psychose.