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Tous sont des hommes qui ont marqué l’histoire de la photographie au XXème siècle. Longtemps chasse gardée de la gente masculine, cet art commence à se féminiser. Voici cinq femmes photographes dont le nom fait aujourd’hui autorité.
ANNIE LEIBOVITZ : PHOTOGRAPHIER ET SUBLIMER LES STARS
Annie Leibovitz est probablement la femme photographe la plus connue au monde. Toutes les stars américaines se bousculent pour se faire tirer le portrait par cette artiste. Comme Richard Avedon avant elle, Annie Leibovitz réalise des portraits glamour et esthétiques de personnalités connues du monde entier. Sublimer ses modèles est une priorité pour la photographe américaine qui s’est entourée d’une grande équipe de techniciens pour les besoins de ses shootings. Ses clichés ne laissent pas de place au hasard ni à l’improvisation. Tout est calculé, la lumière, le maquillage, la mise en scène, la post-production… Cette rigueur rend son travail très complexe.
Parmi ses nombreux clients, Annie Leibovitz compte de nombreux magazines de mode tels que Vanity Fair ou Vogue, mais aussi de grandes marques comme Louis Vuitton. Toutefois, c’est avec le magazine Rolling Stones que la carrière de cette native du Connecticut a commencé. Alors qu’elle débute dans les années 1970, Annie Leibovitz suit les Rolling Stones dans leurs tournées. Elle rencontre alors les chanteurs et chanteuses les plus célèbres et les photographie. Elle est également la dernière à avoir immortalisé John Lennon.
Annie Leibovitz jouit d’une grande renommée. Ses modèles se nomment Barack Obama, Clint Eastwood, Angelina Jolie, etc… Toutefois, le travail de cette star de la photographie va plus loin que de simples clichés très esthétiques. En photographiant Demi Moore nue et enceinte en 1991, Annie Leibovitz a fait scandale aux Etats-Unis. De nombreuses personnes se sont dites choquées par cette image qui voulait désacraliser le corps d’une femme portant la vie. Cette artiste s’est également essayée au photojournalisme en se rendant en 1990, à Sarajevo pour réaliser un reportage.
LEILA ALAOUI : PHOTOGRAPHIER LA SOCIÉTÉ DANS TOUTE SON AUTHENTICITÉ
Assassinée en janvier 2016 lors d’une attaque terroriste à Ouagadougou, Leila Alaoui était une jeune photographe franco-marocaine, âgée de 33 ans. Ses thèmes de prédilection étaient l’identité culturelle et l’immigration. La jeune femme avait photographié des réfugiés Syriens installés au Liban, ainsi que des immigrants Marocains dans leurs tentatives pour traverser la Méditerranée et rejoindre l’Europe. Pour les besoins de son travail, Leila Alaoui a traversé l’Afrique et plus particulièrement le Maghreb à de nombreuses reprises. Ses photos ont fait l’objet d’expositions à New-York, Buenos Aires, Marrakech, mais aussi à Paris.
Fille d’un homme d’affaires marocain influent et d’une mère française photographe, Leila Alaoui a grandi dans une banlieue chic de Marrakech. Ses origines sociales aisées n’empêchent pas la jeune photographe de s’intéresser aux questions sociales et aux personnes défavorisées. Elle exprime rapidement son désir de photographier des hommes et des femmes dont les origines sont très différentes des siennes. Leila Alaoui veut se concentrer sur les personnes laissées de côtés par la société, ceux qui sont en marge ou peu représentés.
Sa série de photos intitulée Les Marocains est probablement son travail le plus connu et le plus représentatif de ses préoccupations. Pour réaliser cette série, Leila Alaoui a parcouru son pays en photographiant des hommes et des femmes issus d’ethnies et de cultures différentes. Les Marocains est un travail constitué uniquement de portraits. Ses modèles sont représentés sans aucun artifice, ils posent simplement devant l’appareil photo. La photographe a choisi de capturer ces visages sur fond noir afin de faire ressortir leurs expressions ainsi que leurs tenues traditionnelles. Les personnes photographiées ne sont ni maquillées, ni préparées pour cet exercice. Il en ressort une série de photos très pudique et très réaliste. Avec Les Marocains, Leila Alaoui a voulu montrer la richesse ethnique et culturelle du Maroc sans tomber dans le cliché de l’exotisme et du superficiel. Ce travail a permis à la photographe de montrer une autre réalité de son pays.
Au moment de son décès, Leila Alaoui était en Afrique dans le cadre d’un documentaire humanitaire lancé par Amnesty International, dont le sujet était les violences faites aux femmes. Pour les besoins de ce travail, la photographe s’était rendue à Ouagadougou. Une fin tragique pour cette talentueuse artiste qui avait été confrontée aux attaques terroristes à deux reprises. Une première fois le 11 septembre 2001, Leila Alaoui se trouvait alors à New York où elle étudiait la photographie, et la seconde fois le 13 novembre 2015, alors qu’elle se trouvait à Paris au moment des attentats.
CINDY SHERMAN : PHOTOGRAPHIER LA CONDITION FÉMININE
Si le talent d’un artiste se mesurait au prix de ses œuvres, Cindy Sherman serait probablement la photographe la plus douée de sa génération. En effet, en mai 2011, son cliché intitulé Untitled No 96 s’est vendu au prix de 3 890 000 dollars chez Chritie’s. Cette photographie devint ainsi un des clichés les plus chers de l’histoire.
Depuis plus de 30 ans, Cindy Sherman occupe une place importante dans le monde de la photographie. Une carrière d’une longévité impressionnante pour cette femme qui a connu le succès, la gloire et la reconnaissance à tout juste 25 ans. Elle est remarquée alors qu’elle vient de boucler sa première série de photos baptisée Untitled Film Stills. Un premier travail immédiatement acclamé par la critique qui lui permet de s’affirmer très rapidement sur la scène artistique new-yorkaise puis mondiale. Si sa carrière est très longue, elle est aussi d’une constance impressionnante. En effet, cette native du New Jersey n’a toujours eu qu’un seul et unique thème de travail : la femme et la condition féminine dans la société.
Un thème engagé, mais que Cindy Sherman traite d’une manière originale et qui incite à la réflexion. Pour évoquer la femme et sa place dans la société, la photographe n’hésite pas à se mettre en scène et à réaliser des séries d’autoportraits. Elle se photographie déguisée en femme au foyer, en starlette sexy, en femme enfant… Elle prend des poses qui rappellent les films de série B pour dénoncer les stéréotypes et les préjugés. La mise en scène est au cœur de son travail. Cindy Sherman imagine des situations et des histoires dans lesquelles elle tient une place centrale et se photographie dans des décors très différents. Elle n’hésite pas à jouer avec les costumes, le maquillage, les perruques, etc… Ainsi d’une photo à une autre, l’artiste est méconnaissable. En refusant de donner des noms à ses photos, cette dernière veut faire planer le doute sur l’identité de la personne photographiée et pousser les gens à s’interroger.
LISE SARFATI : PHOTOGRAPHIER DEUX PAYS QUE TOUT OPPOSE
Chez Lise Sarfati tout est atypique, en commençant par son parcours jusqu’à ses travaux. Cette photographe française a réalisé de nombreuses photographies et s’est fait un nom dans le milieu. Il suffit de jeter un rapide coup d’œil à son travail pour comprendre que son thème de prédilection est la présence humaine et son occupation de l’espace. Il s’agit d’une préoccupation majeure pour cette artiste née à Oran en 1958. Pour traiter ce sujet, Lise Sarfati a mené ses travaux en Russie, un pays qui a toujours exercé une très forte attraction sur elle.
C’est donc là-bas qu’elle réalisa sa série de photos intitulée Acta Est, publiée en 2000 aux éditions Phaidon. Ce travail est composé de 46 photos présentant la Russie post-soviétique. De nombreux clichés se concentrent sur des paysages où l’Homme est absent. C’est uniquement à la fin de la série que la présence humaine se révèle. Après ce premier travail, Lise Sarfati réalise une autre série Rough, Cold and Close : A Russian Poem. Cette fois-ci, elle délaisse les paysages désertiques pour photographier l’intérieur des immeubles ainsi de nombreuses personnes.
Lorsqu’elle décide de quitter la Russie, cette photographe autodidacte ne revient pas en France, mais traverse l’Atlantique et pose ses bagages aux Etats-Unis. Si ce changement de vie ressemble à un grand écart, pour Lise Sarfati l’espace aux Etats Unis est comparable à celui de la Russie. C’est pour cette raison qu’elle y réside aujourd’hui encore et qu’elle y travaille. Depuis son emménagement au pays de l’Oncle Sam, la photographe a réalisé deux séries très importantes. La première et la plus connue, baptisée The New Life est un voyage au cœur des Etats-Unis qui passe par Portland, la Nouvelle-Orléans, Los Angeles, Berkeley ou encore Austin. Pour les besoins de cette série, elle s’est concentrée sur les adolescents américains et leur rapport au vide. La photographe refuse la mise en scène et capture ses sujets dans ce qu’ils ont de plus naturel. Ce qui est intéressant avec ces photographies, c’est le décalage entre l’adolescent et le monde qui l’entoure.
ISABEL MUÑOS : PHOTOGRAPHIER LE CORPS EN MOUVEMENT
Mise à l’honneur aux Rencontres d’Arles en 2015, Isabelle Muños est une photographe espagnole dont les travaux ont été exposés dans les plus grands centres et musées. Cette artiste photographie les corps en mouvement. Une grande partie de son travail se fait avec des danseurs. Toutefois, la danse n’est pas son unique sujet de travail. Lors de ses nombreux voyages, elle a aussi photographié des tribus de guerriers et de bergers en Afrique. Sa fascination pour le corps s’exprime dans ses photographies prises en Ethiopie avec les Surma, une tribu dans laquelle hommes et femmes vivent nus et utilisent de la peinture pour décorer leur corps.
Née en 1951 à Barcelone, Isabelle Muños se lance dans la photographie à l’âge de 20 ans, elle quitte alors sa ville natale pour Madrid. Depuis, elle enchaîne les expositions et les travaux photographiques. Ce qu’elle aime, ce sont les corps et la manière dont les hommes et les femmes se déplacent dans l’espace. C’est donc tout naturellement qu’elle est attirée par la danse et par tous les modes d’expression corporelle.
De ses nombreux voyages, elle rapporte des photographies qui ont pour thème la danse ou diverses expressions artistiques spécifiques au pays dans lequel elle se trouve. Isabelle Muños photographie des hommes et des femmes en train de danser le tango, d’autres en train de pratiquer la capoeira, ou encore des toréadors, etc… Pour son travail, elle privilégie le noir et blanc qui apporte un plus à l’aspect visuel de ses clichés. Les photographies d’Isabelle Muños sont dans de prestigieuses collections comme celle de la Maison européenne de la photographie ou encore celle du Museum of Contemporary Art de New York.