Conférence Graphisme – Atelier collectif « Ne rougissez pas ! »
octobre 28, 2015EXPOSITION – VERNISSAGE DE JACE
décembre 2, 2015Vendredi dernier je me suis rendue au palais de Tokyo pour découvrir les expositions du moment : Perspective Playground (en partenariat avec Olympus) et Ugo Rondinone :
I love John Giorno.
PERPECTIVE PLAYGROUND x OLYMPUS
Amateurs de photographie, cette exposition est faite pour vous. Quelle a été ma surprise, et je dois l’avouer mon excitation, lorsque j’ai vu à l’entrée un bar à appareils photos de la toute dernière gamme d’Olympus (gamme OM-D ou PEN).
À peine ma carte d’identité déposée, j’ai commencé à fouiller, toucher à l’appareil : l’écran bouge dans tous les sens, permettant les plus beaux selfies. Bon ok parfois, je suis futile.
Et là, ça commence, j’en prends plein la vue.
En face de moi, une installation dont l’ambiance et la lumière me plongent d’emblée dans un autre monde comme une invitation à la contemplation, l’appareil photo en bandoulière.
En montant, je tombe directement sur une installation que je ne m’attendais pas a trouver ici : un jardin vertical (Erez, Guy Galonska et Osnat Michaeli). Un charmant jeune homme m’explique qu’Olympus est un partenaire de longue date du domaine médical et de la recherche.
Soit.
Et puis, d’un coup, mon œil est attiré par un écran. Je n’arrive pas tout de suite à comprendre ce que c’est : j’ai l’impression qu’on voit à l’intérieur de quelque chose.
Il s’agit en fait d’une micro-caméra que l’on peut promener dans les entrailles de pauvres potirons et autres cucurbitacées qui n’avaient rien demandé à personne.
Juste à côté, un atelier avec l’artiste Susie Sie nous plonge dans l’univers du macro et de la science. Bon, les œuvres et installations de l’étage sont un peu une promotion marketing des performances des appareils photos Olympus (très bien déguisée).
Allons vers le plus cool du 1er étage, j’ai pu voir Light on sneakers, un évènement éphémère qui mêle lampes des années 50 à 80 et paires de baskets iconiques.
Au sous-sol, la visite continue et je crois que la pièce maîtresse de cette exposition, celle qui fait frissonner, vous rendra béat et incapable de décoller un pied du sol : c’est la maison de Leigh Sachwitz.
INSIDEOUT | Palais de Tokyo | Olympus Perspective Playground in Paris from flora&faunavisions on Vimeo.
Pour le reste des installations, je vous laisse découvrir.
Je ne vais pas vous faire une photo, je crois que vous avez compris, il faut vous y rendre.
UGO RONDINONE : I ♥ JOHN GIORNO
Autre expo. Autre ambiance.
« UGO RONDINONE : I ♥ JOHN GIORNO » est la première rétrospective mondiale sur la vie et l’œuvre du poète américain John Giorno (né en 1936, vit à New York), figure majeure de la scène underground américaine des années 1960. L’exposition est conçue par l’artiste suisse Ugo Rondinone (né en 1964, vit à New York) comme une œuvre à part entière, sous la forme d’une déclaration d’amour. « J’ai imaginé l’exposition en huit chapitres qui représentent chacun une facette de l’œuvre foisonnante de Giorno » explique Ugo Rondinone.
Source : palaisdetokyo.com
Je dois avouer que je n’ai jamais été autant aveuglée par tant de couleurs, tant de visuels, tant d’archives.
Tant de vie.
On accède à la rétrospective par un couloir sombre qui mène tout droit à une pièce où quatre écrans géants se répondent.
Je me suis sentie comme invitée dans l’intimité d’un homme inconnu, un peu comme quand vous espionnez votre voisin par le store. Bizarre mais envoûtant.
Après m’être habituée a l’obscurité, je me suis dirigée vers la suite… et là, ma rétine est carrément tombée au sol.
Je n’ai pas compris tout de suite où j’étais tombée. Et puis j’ai lu. Et là j’ai mesuré toute l’immensité du travail accompli, mais j’ai surtout été bluffée par la démarche archiviste de cet homme : toute sa vie était sur papier.
À l’heure où nous archivons, stockons, gardons des images ou des articles sur nos écrans, que ce soit un téléphone, une tablette ou un ordinateur, ici, un homme a gardé toute sa vie dans des boîtes.
Le matériel plutôt que l’immatériel.
Je ne savais plus où regarder tant l’impact visuel était fort.
Mes yeux, enfin habitués à ce vacarme de couleurs, se sont posés sur ces étranges tableaux arc-en-ciel affublés de phases toutes plus percutantes les unes que les autres.
Et là je me suis rappelé ce que j’avais lu sur Giorno : « il s’inspire de la libre appropriation des images du Pop Art et capture sur le vif la langue populaire des publicités, de la télévision, des journaux et de la rue. Dans la lignée de la Beat Génération, il renouvelle le genre de la « poésie trouvée » et œuvre pour rendre la poésie ouverte à tous. »
Que de magie. Les mots semblent appartenir à tous.
Je suis bien restée une demi heure dans cette salle, la tête levée à essayer de manger le plus possible de son univers.
Un vrai régal.
Une troisième salle, moins pop, nous incite à nouveau à découvrir la poésie d’une toute autre façon.
On y retrouve de façon récurrente les tableaux-poèmes. Mais aussi des écrans qui ressemblent à s’y méprendre à un karaoké de bar à 4h du mat’. Mais il a suffit que je mette le casque sur mes oreilles pour comprendre qu’il s’agissait ensuite d’une déclamation de poésie.
Quand tout d’un coup, une jeune fille juchée sur des patins à roulettes quatre roues est apparue, des feuilles de couleurs à la main.
« Vous voulez une poésie ? »
La poésie au sens propre du terme, tel que mes professeurs de lycée me l’avaient appris, venait tout à coup de perdre de son sens.
La poésie ce n’est pas que des mots, des phrases qui prennent un sens grâce a des formes stylistiques.
La poésie est un art. Aussi fort et aussi visuel que tous les autres. Et internet permet sa redécouverte de façon assez surprenante à travers le travail de John Giorno.
En bref, lâchez votre téléphone. Annulez vos events Facebook. Oubliez votre Snapchat.
Prenez rendez-vous avec vous.
Ou appelez le 0800 106 106 et écoutez un poème.