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mai 14, 2021Ils sont ceux qui créent les tendances, qui renouvellent les plus grandes marques de luxe du monde, et qui sont célébrés tant pour le design qu’ils proposent, que pour leur charisme. Ils s’appellent Olivier Rousteing, Nicolas Ghesquière ou encore Virginie Viard, et leurs créations font le tour du monde.
Retour sur six directeurs artistiques particulièrement influents, qui réinventent la mode et le design.
Nicolas Ghesquière, le couturier surdoué
Nicolas Ghesquière, né en 1971 dans le Nord-Pas-de-Calais, annonce dès ses 12 ans son désir de devenir designer.
Deux ans plus tard, il concrétise son rêve en entrant en stage chez Agnès B.
Pressé, Nicolas Ghesquière entre ensuite comme assistant chez Jean Paul Gaultier, n’y reste que deux ans et devient styliste pour Thierry Mugler, et designer pour Trussardi.
En 1997, Nicolas Ghesquière n’a que 26 ans, mais dèjà, il se voit nommer directeur artistique pour Balenciaga.
Il y restera jusqu’en 2012, et apportera un nouveau souffle à cette maison mythique, sous les applaudissements de la profession entière. Le jeune styliste devient alors un membre à part entière du petit monde des créateurs-stars et son influence grandit.
Surtout, son image de designer surdoué le conforte dans sa direction artistique : Nicolas Ghesquière se montre avant gardiste, et original, présentant des collections imprégnées d’un imaginaire très riche, à l’origine de nombreuses tendances.
Parmi ses sources d’inspiration, la science-fiction, avec notamment des collections inspirées de la saga Star Wars, mais aussi le sport, comme en témoignent certaines de ses découpes sportswear.
Les célébrités du monde entier encensent cette créativité, à commencer par des icônes comme Kate Moss ou Charlotte Gainsbourg.
Toutefois, le designer star quitte Balenciaga en 2012, et entre chez Louis Vuitton par la grande porte l’année suivante : Nicolas Ghesquière est alors nommé directeur artistique des collections féminines.
Sous les regards du monde entier, Nicolas Ghesquière prend donc la succession de Marc Jacobs, et se montrera une fois encore visionnaire et audacieux.
Très apprécié de la critique et du public, Nicolas Ghesquière multipliera les collaborations, pour moderniser l’image de Louis Vuitton.
Hedi Slimane, l’ami des rockeurs
Hedi Slimane, lui aussi, est considéré comme l’un des Français les plus influents dans le monde de la mode et du design. Né à Paris en 1968, le jeune homme découvre rapidement la photographie, et entame dès l’adolescence, des séries de portraits.
Son apprentissage du tirage en noir et blanc stimule sa créativité, et Hedi Slimane refuse de se cantonner à une seule discipline.
À 16 ans seulement, il réalise ses premiers vêtements, et refuse de poursuivre les études classiques que son père lui conseille. Pas de licence de droit pour Hedi Slimane, qui préfère intégrer l’Institut d’art de Michelet et l’École du Louvre.
Ses travaux photographiques prennent de l’ampleur et Hedi Slimane multiplie les castings sauvages pour assouvir sa soif de portraits.
Une passion qui le conduira à assister Jean-Jacques Picart dès 1992, sur le projet du centenaire de la « toile monogramme» de Louis Vuitton.
Le jeune homme est alors repéré par Pierre Bergé, qui le fait débuter débute dans le prêt-à-porter comme directeur des collections chez Yves Saint Laurent. Rapidement, Hedi Slimane deviendra directeur artistique, mais quittera la maisonYves Saint Laurent quelques années plus tard, et devient directeur de la création Homme chez Dior.
La célèbre maison laisse alors carte blanche à sa nouvelle recrue, qui ne tardera pas à imposer sa vision de la silhouette masculine, élancée, presque filiforme.
Ce look rock, fait de pantalons skinny et de cravates fines incarnera par la suite la mode des années 2000.
Designer adoré du monde de la musique, Hedi Slimane, couvert de prix, travaillera pour David Bowie, les Libertines, les Daft Punk ou Mick Jagger.
Créateur musicale, designer pour des pochettes d’album, Hedi Slimane touche à tout, et devient résident d’un célèbre centre d’art berlinois en 2003. Ses essais photographiques sur Berlin-Est seront alors un témoignage clé de l’underground berlinois.
La ville de Londres restera toutefois son socle principal, à une époque où la nouvelle scène punk rock britannique fait fureur. Une source d’inspiration de plus pour celui qui deviendra un chef de file dans cette esthétique surmédiatisée.
Début 2012, Hedi Slimane revient finalement vers la maison Yves Saint Laurent, et change le nom de la marque pour Saint Laurent Paris. Sa carrière de photographe reste tout aussi intense que célébrée, ce qui n’empêche pas le designer d’exporter avec succès la marque pour laquelle il travaille aux Etats-Unis. Sous sa direction, Yves Saint Laurent défile pour la première fois sur le sol américain.
En 2018, Hedi Slimane est finalement nommé directeur de la création artistique et de l’image de la maison Céline, et inaugure sa première collection sur le parvis des Invalides à Paris.
Cette année-là, Vanity Fair le sacre Français le plus influent du monde dans son classement annuel.
Virginie Viard, l’ancienne costumière discrète, à la tête de la maison Chanel
Virginie Viard, était décrite par Karl Lagarfeld comme son « bras droit et bras gauche à la fois ». Après une enfance passée en Bourgogne, cette fille de chirurgien et aînée de cinq enfants quitte la France pour étudier à Londres.
De retour dans l’hexagone, Virginie Viard s’installe à Lyon pour prendre des cours de couture au cours Georges.
Sa carrière commence alors avec un poste d’assistante pour la costumière Dominique Borg, qui travaille alors sur le film « Camille Claudel ». La jeune femme sera ensuite costumière sur les deux premiers films de la trilogie Trois couleurs de Krzysztof Kieslowski, ce qui la conduit à s’occuper des tenues de Juliette Binoche et d’Isabelle Adjani, deux piliers du 7ème art.
Virginie Viard se fait alors remarquer, en entrant chez Chanel en 1987, où elle s’occupe principalement de la broderie. Après un détour par la maison Chloé, elle retourne chez Chanel en 1997, et devient directrice du studio de création mode en 2000.
Avec Karl Lagerfeld, elle forme une sorte de duo, soudé et inspiré, durant près de trois décennies. Sa première apparition aux côtés du couturier se fera en 2018, lors de la clôture d’un défilé.
Suite au décès de son mentor, elle reprend la direction artistique de la célèbre maison de haute couture. Une succession prévue depuis de nombreuses années, malgré la grande discrétion de la designer, ayant provoqué quelques critiques à son sujet. Le monde de la mode et du design remet alors en question la capacité de la créatrice à gérer avec panache l’image d’une marque aussi importante.
L’alter-ego professionnel de Karl Lagerfeld présentera tout de même sa première collection la même année, avec une sorte de déclaration d’amour à l’ADN de Chanel. En puisant dans les archives de la marque, Virginie Viard réinvente alors le tweed ou encore le matelassé, les petites robes noires et les bijoux ostentatoires.
Olivier Rousteing, enfant précoce de la mode
C’est l’une des carrières les plus fulgurantes de ce panorama des designers influents. Olivier Rousteing, né en 1985, est allé à toute allure dans son désir de création.
Après avoir étudié à Bordeaux, le jeune homme de 19 ans part en voyage, et atterrit à Rome le temps d’un stage. À Florence, il deviendra ensuite styliste chez Roberto Cavalli, après avoir présenté son book dans l’optique de décrocher un nouveau stage. Rapidement, le jeune designer est promu créateur pour les collections prêt-à-porter. Un poste qu’il occupera durant 5 ans, avant d’être contacté en 2009 par la maison Balmain. Olivier Rousteing travaille alors aux côtés du directeur artistique de l’époque, Christophe Decarnin, et s’approprie peu à peu « l’héritage rock sexy de la marque ».
À 25 ans seulement, le poste de Christophe Decarnin lui est attribué. Nous sommes alors en 2011, et Olivier Rousteing devient directeur artistique d’une des maisons de mode les plus influentes du monde.
Sa première collection prêt-à-porter, lors du défilé printemps-été 2012, est particulièrement remarquée pour son anticonformisme, ses robes courtes et épaulées, ses vestes structurées et ses teintes dorées.
Le grand écart proposé par cette relève artistique fait les gros titres, d’autant qu’Olivier Rousteing s’impose également comme un maître dans l’art des réseaux sociaux.
Présenté comme un porte-parole d’une mode 2.0, ses collections graphiques inondent les réseaux sociaux, jusqu’à faire du designer une superstar de la mode.
Olivier Rousteing apparait alors comme très proche du milieu de la musique, et s’affiche régulièrement en compagnie du clan Kardashian, de Beyoncé, Rihanna ou Jennifer Lopez.
Cette popularité mènera le designer à de nombreuses collaborations notamment avec l’Opéra national de Paris en 2017 pour la conception de costumes, ou avec Beyoncé en 2018, pour la réalisation de ses tenues de scène.
Aujourd’hui, Olivier Rousteing reste particulièrement influent, et choisit régulièrement des égéries atypiques, pour défendre l’image d’une femme forte et ultra féminine.
Virgile Abloh, le touche-à-tout
Il est l’un des premiers designers noirs à devenir le directeur artistique de l’une des plus grandes maisons de couture : Virgil Abloh a séduit la maison Louis Vuitton avec sa personnalité bouillonnante.
Ce créateur américain d’origine ghanéenne se montre particulièrement pluridisciplinaire. Architecte de formation, Virgil Abloh est également styliste, DJ, pape du streetwear…et a même été le bras droit de Kanye West durant un temps.
Tout commence en 2009, lorsque Virgil Abloh lance un concept store à Chicago, mélangeant une boutique, avec une galerie d’art et de design.
Deux ans plus tard, le jeune homme est nommé directeur artistique de l’album Watch the Throne, de Jay-Z et Kanye West, ce qui lui vaudra une nomination aux Grammy Award de la meilleure pochette d’album. Virgil Abloh fonde ensuite un label, et mène sa propre carrière de DJ.
C’est en 2013, que le nom de Virgil Abloh explosera, lorsqu’il lance sa marque de mode basée à Milan, Off-White, qui propose des collections de vêtements inspirée de la rue et de la contre-culture.
Cinq ans plus tard, Michael Burke nomme le créateur comme directeur artistique de la ligne pour homme de Louis Vuitton.
En 2018, la présence d’une personnalité noire chez LVMH prend des allures de victoire politique.
Objectif du designer : éviter « l’embourgeoisement » de la marque et « casser les codes » pour attirer une clientèle plus jeune.
Sa première collection présentée dans les jardins du Palais-Royal, sera rapidement suivie par une association avec Takashi Murakami pour concevoir une collection exposée à la galerie Gagosian, en Californie.
Le titre d’ «empereur du cool» lui est alors largement attribué, d’autant que les résultats des ventes de Louis Vuitton sont considérés comme une «performance exceptionnelle» par Bernard Arnault.
Le duo Virgil Abloh pour l’homme, et Nicolas Ghesquière pour la femme est alors au sommet.
En 2019, le créateur n’ayant toujours pas fêté ses 40 Ans, fait déjà l’objet d’une rétrospective au Musée d’art contemporain de Chicago. C’est alors l’occasion de regrouper ses multiples créations, tant dans le monde de la mode, que celui de la musique, ou du design.
Cette même année, il ouvre une librairie dans le 1er arrondissement de Paris distribuant gratuitement des magazines et des livres rédigés par des collaborateurs ou des « amis » de la marque Louis Vuitton. Le Time le classe alors parmi les personnalités les plus influentes du monde. Coup double avec sa marque Off-White qui est ensuite reconnue comme « la plus populaire du monde », devant Gucci ou Balenciaga.
Suite au décès de Virgile Abloh : voir notre portrait
Jacquemus, l’autodidacte devenu prodige d’Instagram
Comment achever ce panorama des directeurs artistiques les plus influents, sans évoquer la carrière de Simon Porte, à l’origine de la marque Jacquemus ? Là encore, la carrière est fulgurante, et le design est célébré partout à travers le monde.
Le jeune Simon Porte, né dans une famille d’agriculteurs, est très vite sensibilisé par sa mère à une forme d’esthétisme. Enfant, il joue avec les vêtements, apprécie la décoration d’intérieur, jusqu’à rejoindre Paris à 18 ans tout juste, pour étudier à l’École supérieure des arts et techniques de la mode (ESMOD).
Le jeune homme abandonne finalement ce cursus pour devenir assistant du directeur artistique du magazine Citizen K. Une fois de plus, Simon Porte quitte son poste. Le décès de sa mère bouleverse le jeune homme, qui se livre à une introspection. Le rêve de sa vie, il le sait désormais, sera de se lancer pleinement dans la création.
À seulement 20 ans, le jeune créateur crée sa marque, Jacquemus, en hommage au nom de naissance de sa mère. Ces créations minimalistes proviennent à la base d’un manque de fonds, mais deviennent rapidement une marque de fabrique.
En 2010, Simon Porte commence à se faire connaître, en faisant porter ses créations à des amies, durant la Vogue Fashion Night Out à Paris. Les photos et les caméras jouent leur rôle, et Simon Porte joue avec cette attention. Il organise alors des happenings, avec des mannequins faisant la grève du style, habillées de sa collection automne-hiver 2011.
De quoi se faire remarquer par la rédactrice en chef du Vogue Paris, qui découvre le travail de Jacquemus. Le buzz se développe, et l’année suivante, Simon Porte est invité à présenter sa collection lors de la Fashion Week de Paris.
Les coupes sont simples, présentant peu de détails, mais l’allure générale est originale et les tissus aux imprimés vintage séduisent.
Simon Porte clame son droit à proposer une mode « naïve », et acquiert une notoriété grandissante. Ses créations sont alors en vente dans de célèbres boutiques londoniennes, parisiennes ou new-yorkaises.
En 2015, c’est une première consécration pour le jeune homme, qui reçoit le Prix spécial du jury au Prix LVMH, concours international à destination des jeunes créateurs de mode.
Le designer invente ensuite un café-restaurant, sur les Champs-Elysées, et décloisonne sa vision de la mode jusqu’à devenir la nouvelle coqueluche des défilés.
En 2019 notamment, le créateur invite tout le gratin de la mode et du design dans un champ de lavande, pour découvrir sa collection « Le coup de soleil » en pleine nature.
Créateur et directeur artistique de sa marque, l’autodidacte tout juste trentenaire rencontre un succès phénoménal, allant jusqu’à faire de l’ombre aux géants du luxe. Un succès qui s’explique également par la communication toute particulière de Simon Porte : sur Instagram, le compte de sa marque cumule plus de 2,8 millions d’abonnés.
En pleine pandémie, son défilé organisé en juillet 2020 a d’ailleurs été retransmis en direct sur le réseau social. Résultat : plus de la moitié de ces abonnés assistent à cette diffusion, jusqu’à en faire l’un des défilés de mode numérique les plus regardés au monde.