Décoration d’intérieur : 5 jeunes créatrices qui changent la donne

Elles osent des styles nouveaux, elles apportent des esthétiques très modernes, bousculent les codes de la décoration d’intérieur, ce sont les nouveaux talents célébrés par toute une profession.
Leur regard sur les tendances actuelles, leurs choix artistiques et les matériaux qu’elles sélectionnent réinventent en effet la décoration d’aujourd’hui.
À découvrir ci-dessous 5 créatrices qui montent, affichent un style bien personnel et devraient devenir de véritables stars dans leur domaine.

Sandra Benhamou

Sa marque de fabrique est la suivante : dénicher de véritables trésors dans les salles des ventes et chez ses antiquaires favoris, parvenir à dénicher des pépites du style italien du 20ème siècle, et marier le tout avec des pièces design ultra-contemporaines et des photos d’artistes actuels. Une curiosité sans limites et un savoir-faire que revendique Sandra Benhamou, décoratrice célébrée aux quatre coins de la France.
Après avoir vécu à New-York et travaillé dans la distribution de films pour la compagnie Miramax, la jeune femme se passionne pour l’art contemporain. Un amour du design qui s’accroît encore davantage du côté de Londres, lorsque la créatrice en herbe explore l’excentricité britannique. Ce style cosmopolite et pétillant devient alors à ses yeux l’élément idéal à associer à une esthétique plus classique. Après plus de quinze années passées à l’étranger s’entame alors une deuxième vie pour Sandra Benhamou, celle de décoratrice.
Depuis, la quadragénaire d’origine italo-tunisienne multiplie les projets, interprétant les atmosphères de demeures parisiennes ou normandes, provençales ou londoniennes. Fil conducteur de cette créatrice : confronter les genres avec audace pour un résultat harmonieux, toujours très respectueux du lieu.
Les volumes en particulier sont au cœur de ses préoccupations de manière à favoriser la meilleure circulation possible dans l’espace. Toutefois, ce paramètre phare n’empêche pas Sandra Benhamou de faire la part belle à des pièces fortes, tout droit venues du monde de l’art et du design, pour raconter des histoires visuelles. Du côté des coloris, la décoratrice a révélé à plusieurs reprises en interview avoir un penchant pour le bleu qu’elle prend plaisir à associer à des teintes d’ocre, de rose et de vert pour un résultat très chic.
Autre élément signature : son attraction pour le verre, parfois dépoli, parfois gravé, de manière à réaliser des cloisons tout en transparence, donnant une sensation de profondeur et préservant la luminosité du lieu.

https://www.instagram.com/sandrabenhamou/

Alix Thomsen

Alix Thomsen est elle aussi basée à Paris. Née en 1984, la jeune femme démarre son aventure artistique en passant par le stylisme, avant de s’intéresser à la décoration d’intérieur qu’elle perçoit comme une manière de proposer des mises en scène inédites. Une seconde profession pour une jeune créatrice qui s’attaque d’abord à quelques chantiers pour des amis avant de se lancer véritablement.
Depuis 2012, Alix Thomsen développe en effet des projets d’architecture d’intérieur, travaille pour différents hôtels et des intérieurs privés.
Autant de projets pour développer son esthétique décalée et branchée, aux accents preppy. Les motifs se mélangent régulièrement, à des kilomètres du « less is more » ! Ici, nous sommes bien dans un univers « too much », multipliant les associations et les extravagances. Une véritable ode au Mix and Match. Car en effet Alix Thomsen refuse de véhiculer l’idée de froideur dans le design et explique vouloir suivre ses intuitions pour mélanger différentes tendances.
Après avoir longuement chiné, la décoratrice imagine ensuite des associations surprenantes entre les objets qu’elle acquiert, comme pour proposer un dialogue entre les époques, provoquant des contrastes assumés.
L’une de ses plus célèbres réalisations reste sa collaboration avec l’Hôtel du Temps à Paris, un point de départ pour toute une aventure créative qui se veut toujours aux antipodes de l’esthétique du moment.
Alix Thomsen explique que son travail ne se base quasiment jamais sur un plan prédéfini. C’est dans un élan de work in progress permanent que la jeune décoratrice s’épanouit, observant attentivement les atmosphères subtiles des lieux pour proposer à chaque fois un style unique.
Une manière de capter les subtilités d’un appartement ou d’un hôtel avant d’en imaginer un portrait visuel qui lui est propre, un véritable sur-mesure devenu signature.
Ainsi, la créatrice entend ne jamais reproduire un même style à différentes adresses, mais préfère prendre le temps d’explorer des directions variées, mêlant un regard architectural, artistique, décoratif et parfois même de paysagiste.

https://www.instagram.com/thomsenstudio/?hl=fr

Camille Flammarion

Elle se montre bien plus minimaliste, apprécie les espaces modulables et les teintes très naturelles, parlons désormais de la talentueuse décoratrice Camille Flammarion.
Architecte de formation, diplômée d’un master en céramique au Royal College de Londres, la jeune femme crée sa propre agence de design en 2012. Deux ans plus tard, elle livre déjà l’Hôtel des Galeries à Bruxelles, un an après avoir repensé le restaurant Caillebotte à Paris.
Pour Camille Flammarion, pas question de se diriger vers une excentricité qui ne lui ressemble pas. Au contraire, son langage évoque davantage la « simplicité » d’un mobilier fonctionnel et modulable avant tout. Sa couleur fétiche : le gris, ainsi que l’exploration de toutes ses variations. Son matériau favori : le béton dans ce qu’il a de plus brut, avec de grands blocs imposants aux lignes pures. Son détail signature : des finitions exemplaires, des alignements millimétrés… un souci du détail qui passe par la rigueur. Camille Flammarion propose donc des intérieurs à l’esthétique bien différente de notre créatrice précédente et un style véhiculant une harmonie plus épurée.
La flexibilité et la variation de fonctionnalités du mobilier semblent essentielles dans la conception artistique de cette décoratrice à l’origine d’une collection de tabourets, de vases et de contenants en céramique, pensés pour pouvoir s’empiler différemment selon les désirs. Férue de ce matériau, Camille Flammarion a également fait parler d’elle avec ses carreaux géométriques, dont les multiples combinaisons permettent de créer plus d’une vingtaine de salles de bains différentes !
Il faut dire que Camille Flammarion prête une attention toute particulière à cette pièce, qu’elle considère comme l’espace le plus intime d’une habitation. Son souci est donc de créer une atmosphère confortable, lumineuse, donnant envie d’habiter pleinement un instant de solitude.
Une source d’inspiration qui conduira la décoratrice à imaginer un ensemble de meubles nommé « Tuba », capables de se combiner de manière très différentes pour proposer des salles de bains exigeantes et agréables.

https://www.instagram.com/camille.flammarion/

Dorothée Meilichzon

Sans l’ombre d’un doute, nous pouvons dire que Dorothée Meilichzon est l’une des décoratrices les plus marquantes de sa génération.
Après avoir décroché son diplôme en design industriel, la jeune Dorothée rejoint le Strate Collège Designers et la Rhode Island School of Design. Elle étudie alors longuement le design de jouets et démarre son aventure professionnelle à Paris… où elle décide de fonder son propre studio à 27 ans seulement !
C’est ainsi que naît l’agence polyvalente CHZON en 2009.
Depuis, Dorothée Meilichzon enchaîne les projets, cumule les collaborations : des bars à cocktails, des clubs particulièrement branchés comme le Mojo ou le Ballroom à Paris, une mission pour le Beef Club, une autre pour Merce & the Muse, mais aussi l’ECC Chinatown à Londres et l’ECC Lower East Side à New York… La liste de ses réalisations est plus qu’impressionnante.
D’autant que la décoratrice n’entend pas se cantonner à la simple mission d’aménagement du lieu. En tant qu’artiste complète et que perfectionniste assumée, Dorothée Meilichzon affiche son désir de travailler aussi bien sur le concept de l’espace que sur sa décoration, allant jusqu’à travailler le design des menus ou des cartes de visite, revisitant les logos et les décors dans leur ensemble.
Un travail très polyvalent qui conduit la jeune femme à travailler avec de nombreux artisans pour proposer des atmosphères pointues. Pourquoi utiliser des tapis, des meubles ou des rideaux déjà existants, lorsque l’on peut faire appel à des experts et ne proposer que des pièces uniques ?
Dorothée Meilichzon en fait son cheval de bataille : associer de nombreux savoir-faire d’exception les uns avec les autres, tout en introduisant des éléments chinés dans ses brocantes favorites. En avance sur les tendances de son temps, elle mêle une grande modernité à des souvenirs d’enfance, tout en s’inspirant des grandes stars de sa profession comme Madeleine Castaing, Gio Ponti ou Charles Eames. Le résultat est donc unanime aux yeux de ses clients : des décors uniques, avec une forte personnalité et une atmosphère particulièrement conviviale. Dorothée Meilichzon se fait alors un nom dans la décoration d’intérieur et envahit les établissements parisiens et new-yorkais de ses motifs puissants, de son mobilier confortable et de ses tissus foisonnants.
Détail signature de cette créatrice globe-trotter : l’utilisation de marbre coloré, qu’elle juge plus original et plus chaleureux que le marbre blanc. Son utilisation de la couleur en général a été saluée, en particulier grâce à sa manière de mêler des tons froids avec des tons chauds.

https://www.instagram.com/dorotheemeilichzon/

Emmanuelle Simon

Enfin, pour conclure notre tour d’horizon des jeunes décoratrices phares du moment, nous pouvons évoquer le travail d’Emmanuelle Simon, jeune franco-israélienne de 33 ans. Beaucoup la considèrent déjà comme la nouvelle sensation de la décoration française, en raison de ses intérieurs aux teintes brutes et des associations de textures qu’elle propose.
Après s’être formée durant plus de cinq ans aux cotés de Jean-Marie Massaud et de Pierre Yovanovitch, la jeune femme entend explorer sa propre personnalité et s’attaque à la réalisation d’un institut de beauté à Paris.
Sa carrière est lancée. Les projets se bousculent et Emmanuelle Simon fonde même sa propre agence en 2017. Ses missions se tournent le plus souvent vers des particuliers possédant de grands appartements parisiens. Son univers s’affine, se précise et assume des dialogues entre les deux cultures phares de la jeune femme. Point commun de toutes ses créations : l’utilisation de teintes naturelles comme par exemple des nuances de terracotta, utilisées comme pour honorer des souvenirs de son voyage au Sinaï, au cœur des montagnes.
Emmanuelle Simon s’essaye par ailleurs aux chantiers publics en démarrant une collaboration avec un grand hôtel de Los Angeles composé de plus de 120 chambres. Humble et soucieuse de continuer un apprentissage précieux dans une profession très pointue, la jeune femme a également fait le choix de poursuivre des études en parallèle de l’activité de son studio de décoration.
Emmanuelle Simon entame alors un double cursus Design et Architecture d’intérieur afin de dessiner elle-même des lampes ou des tables qu’elle commercialise ensuite. Une compétence de plus pour celle qui souhaitait pouvoir créer, dessiner et exprimer ses idées, tout en maîtrisant un grand nombre d’outils.
En termes de style, son détail favori semble être d’incorporer de subtiles esthétiques japonisantes à ces décors, en particulier avec les effets de craquelure du raku (technique de céramique). Une forme de beauté dans de petites imperfections qui garantit des pièces uniques.
Autre touche signature du travail d’Emmanuelle Simon : valoriser le blanc dans de subtiles teintes de vanille et de crème, jusqu’à lui donner une omniprésence pour laisser les textures s’exprimer plus pleinement.

https://www.instagram.com/emmanuelle_simon/