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Que chacun s’est tapi chez soi, pour cause de confinement, que les usines n’ont plus tourné à plein régime, que les avions sont restés en grande partie au sol…
Les restaurants ont dû garder porte close, tout comme les autres lieux de rencontres sociales, de grands événements culturels ont du être annulés, etc…
De quoi se représenter cette année si particulière, comme une vaste chape de plomb, pesant sur toutes les professions, tous les secteurs, tous les acteurs d’une société si mouvante.
Pourtant, du côté des artistes, il semble qu’une nouvelle forme de vie culturelle se soit formée, notamment grâce au développement d’un public connecté.
Objectif : apporter du réconfort aux populations inquiètes, adresser des messages forts, créer du lien social malgré l’isolement, ou même simplement combattre l’ennui en se tournant vers le beau, vers l’esthétisme.
Artistes indépendants ou institutions ont donc redoublé d’imagination pour continuer de faire vivre la danse, le street art, les peintures de maître, la musique…
A découvrir ci-dessous, un passage en revue de quelques grandes initiatives artistiques et culturelles, qui ont permis de faire vivre l’art sous toutes ses formes durant les confinements successifs.
Côté musique, les initiatives ont été très nombreuses.
Le chanteur de Coldplay, Chris Martin par exemple, a exploré un rapport nouveau au public, via les réseaux sociaux. L’artiste a en effet livré une prestation de trente minutes, rassemblant ses fans sous le hashtag #Togetherathome.
Un concert virtuel, dont le concept a également été exploré par les chanteurs Jean-Louis Aubert, Matthieu Chedid ou Calogero.
Le plus productif de tous semble toutefois, avoir été Bob Sinclar : sur Facebook, le DJ a proposé plus d’une heure de mix, tous les jours à 14 h. Des sessions entièrement numériques, qui ont séduit un très large public. Jusqu’à 6 millions de participants étaient réunies, le 19 mars dernier, pour une session funk. L’initiative qui a duré plus de 55 jours, aura au total, fait bénéficier des millions d’internautes de concerts gratuits, pour égayer leur confinement.
Les membres de l’orchestre du théâtre national serbe ont fait eux aussi le buzz sur les réseaux sociaux, en reprenant l’hymne révolutionnaire italien Bella Ciao. Le 20 mars dernier, tous les musiciens ont chacun pris leur instrument, et ont réalisé un skype géant, chacun de leur domicile. Une communion peu courante, qui a donné lieu à un regroupement musical d’un genre nouveau, marqué par l’obligation de distanciation sociale.
David Guetta, de son côté, avait beau être lui aussi confiné, pas question de laisser tomber ses fans, ou de cesser de mixer.
Le célèbre DJ français a proposé une prestation d’un genre nouveau, en mixant pour les habitants de Miami, invités à suivre le concert depuis leur fenêtre. Résultat, près de 10 000 personnes ont tendu l’oreille sur leur balcon, durant près de deux heures. Ce 18 avril dernier, plus de 10 millions d’internautes suivaient également le moment via les réseaux sociaux, ou même la chaîne W9. De quoi récolter plus de 600 000 euros pour la recherche contre le coronavirus.
David Guetta a en effet choisi de reverser tous les fonds récoltés à plusieurs associations, comme la Fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France, la Feeding South Florida (qui assure la distribution de repas pour les plus démunis), ou l’OMS (incontournable « Organisation Mondiale de la Santé »).
Chez les artistes français, la crise du coronavirus a même inspiré des tubes inédits.
L’humoriste et chanteuse Camille Lellouche s’est laissé aller à l’écriture d’un morceau évoquant toutes les pertes de repères induites par le confinement. Le titre a amusé les français, au point d’accumuler plus de trois millions de vues sur Youtube : un véritable hymne du confinement !
Intitulé « Coco Corona », le morceau joue la carte de l’humour, et invite les internautes à relever un challenge : réaliser sa propre chorégraphie et la partager sur les réseaux sociaux.
Là encore, Camille Lellouche s’est efforcée de mettre le public à contribution, afin de faire vivre le rapport à la musique….même s’il s’agit d’une simple danse dans sa cuisine, filmée à la webcam !
Du côté de la musique classique également, des initiatives ont été menées, pour garantir un lien avec le public. Pour les opéras de Munich, Stockholm ou Vienne, l’année 2020 n’aurait su s’écouler sans faire résonner coûte que coûte les oeuvres incontournables. Pour proposer du contenu malgré leur fermeture obligatoire, ces différentes institutions ont permis aux internautes d’accéder gratuitement à leur programmation via leur site internet.
L’Opéra de Vienne notamment, s’est montré particulièrement actif, proposant une représentation gratuite par jour, à suivre en ligne gratuitement. Au programme : Les Noces de Figaro, Roméo et Juliette, ou encore Cendrillon. Les mélomanes du monde entier ont donc pu continuer à profiter de la richesse du savoir-faire autrichien.
Le directeur général de l’établissement, Nikolaus Bachler a même confié en novembre dernier, suite à l’annonce du confinement, « il s’agit d’une source de consolation et d’espoir. Je suis convaincu que nous, les artistes, pouvons contribuer à lutter contre les effets psychologiques de la pandémie ! ».
En Chine également, il s’agissait de réinventer au cours de l’année, l’interaction entre le public et l’artiste. Pour les organisateurs du Strawberry Music Festival par exemple, pas question de tout laisser tomber pour simple cause de Covid 19.
Si le festival de musique en plein air n’a pas pu se tenir de façon traditionnelle, une version numérique a été proposée, laissant naitre un véritable « Stay at home Strawberry Festival ».
Des vidéos de prestations d’anciens concerts ou d’artistes s’enregistrant durant le confinement, ont été publiées sur le site de partage de vidéos Bilibili.
Une idée également appliquée pour le We Love Green français : en lieu et place d’un habituel festival au Bois de Vincennes, tout un monde virtuel a été programmé, avec la diffusion de concerts inédits, des conférences (avec par exemple la militante indienne Vandana Shiva et l’astrophysicien Aurélien Barrau), et même des tutos recettes.
La chanteuse Catherine Ringer notamment, star des Rita Mitsouko, s’est prêté au jeu, en filmant une prestation inédite au Parc Floral, pour une diffusion 2.0. Outre la musique, l’opéra et le ballet, les musées du monde entier eux aussi, ont tenté de s’adapter au mieux à la crise sanitaire, pour continuer à faire vivre leurs collections avec le public.
A Los Angeles notamment, le Getty Museum à tenu à donner un accès gratuits aux internautes à une partie de son contenu, tout en lançant une grande initiative sur les réseaux sociaux.
Le musée a en effet choisi de mettre le public à contribution, et de demander aux internautes de faire fonctionner leur imagination.
Seule consigne : reproduire leurs oeuvres d’art préférées à domicile, à l’aide des objets du quotidien dont ils disposent. Une forme de grand jeu ludique, pour faire vivre l’art différemment, tout en impliquant le spectateur, jusqu’à le rendre pleinement acteur de cette effervescence artistique.
Résultat garanti : les réseaux sociaux ont vu fleurir un grand nombre de reproduction en tout genre, en passant par des tableaux de Caillebotte ou de Vermeer.
Un succès qui a inspiré le Musée d’Orsay de Paris, qui a ensuite repartagé les images envoyés par les participants.
De l’autre côté du monde, l’artiste brésilienne Rafamon a pris le parti de diffuser ses oeuvres sur un mur via un projecteur. « Un message d’espoir » explique t’elle sur Instagram, pour tout ceux qui croiseront ses oeuvres.
Le 20 mars dernier, notamment, Rafamon écrivait, « Nous traversons un moment que nous n’aurions jamais pensé vivre. Un moment incertain mais qui nous fait réfléchir sur la vie et sur ce qui est essentiel ».
Un message accompagné d’une annonce forte : chaque nuit durant tout le confinement, l’artiste exploitera un immense mur pour partager son travail, dans le but de partager de l’espoir et de la bienveillance. Ses oeuvres géantes habituellement réalisées sur les murs de la ville de Rio, ont donc pris une forme différente, en étant projetées directement depuis le domicile de l’artiste, sur le mur situé en face de son immeuble (pour les plus curieux, ces créations sont à retrouver sur la page Instagram de l’artiste).
Cette émergence d’idées nouvelles semble avoir la voie à un nouveau rapport du public à l’art, qui pourrait durer au-delà de la crise sanitaire. Il pourrait s’agir d’une nouvelle ère, plus durable qu’une parenthèse créative, vouée à nourrir la survie d’un secteur en grandes difficultés. Le rapport au digital semble être repensé, et pourrait modifier en profondeur, le lien entre le public et l’artiste, le musée ou la galerie.
La mise en ligne de contenus, la multiplication des visites virtuelles proposées par les musées, les concerts dispensés lors de live Instagram, pourraient devenir à terme, de nouveaux outils pour le monde de la culture, et démontrent la capacité de renouvellement du secteur culturel, amené à penser des solutions nouvelles.