Les bonnes habitudes pour alimenter sa culture G à la rentrée (2/2)
septembre 10, 20215 expos à faire cet automne à Paris
novembre 3, 2021Nous connaissons tous les films de Walt Disney. La plupart d’entre nous, ont grandi avec ces films, chacun ayant son favori… Cendrillon ? La petite sirène ? Pocahontas ?
Quoi qu’il en soit, depuis le très célèbre « Blanche-Neige et les septs nains », sorti en 1938, les studios Disney ont dû se réinventer, pour continuer à séduire des générations et des générations d’enfants.
Car en effet, si le pouvoir d’attraction repose en grande partie sur la qualité des scénarios, des personnages et des intrigues, il s’agit également de suivre les innovations techniques pour permettre de réaliser des films toujours plus modernes, plus beaux, et plus spectaculaires pour les enfants et leurs parents.
À découvrir ci-dessous, les avancées majeures au cœur de la technique des films de notre enfance.
Tout commence en 1923, lorsque Walt Disney s’installe à Hollywood.
Le producteur, réalisateur et scénariste pose en effet ses bagages là où l’industrie du cinéma se développe, tournant ainsi le dos à New-York, où travaille le petit monde de l’animation de l’époque.
Cette même année, Walt Disney lance officiellement son entreprise, Disney Brothers Studios, connue aujourd’hui sous le nom de The Walt Disney Company : l’aventure démarre.
Les débuts restent modestes, les courts-métrages réalisés par Walt Disney restent plus ou moins dans l’ombre… C’était avant l’apparition de Mickey Mouse, mais surtout, du premier long-métrage d’animation de l’histoire, produit comme un coup de génie par Walt Disney.
Nous sommes alors en 1937, et « Blanche Neige et les Sept Nains » sort sur grand écran.
Lors de la grande première, en décembre 1937, le public se livre à une véritable « standing ovation». Le film devient rapidement le plus rentable de l’année 1938, rapportant plus de huit millions de dollars de l’époque (ce qui équivaut aujourd’hui à plus de 98 millions de dollars).
Cette sortie en salles agira pour Walt Disney comme un coup de feu, pour se lancer dans une grande lignée de films d’animation, connus pour la plupart dans le monde entier.
Toutefois, la seconde guerre mondiale éclate, et provoque de grandes difficultés financières, freinant ainsi l’activité des studios.
Pinocchio et Fantasia sortent tout de même au cinéma en 1940, et tous deux seront des déceptions financières, Pinocchio ayant coûté deux fois plus cher à produire que « Blanche-Neige ».
Les pressions financières liées à la guerre ne permettent pas de dégager suffisamment de bénéfices. Fantasia, cela dit, sera par la suite souvent qualifié de chef-d’œuvre, et permettra aux studios Disney d’obtenir une reconnaissance artistique.
De nombreux projets étant à l’arrêt durant la guerre, Walt Disney se lance dans la production du « Dragon récalcitrant », sorte de documentaire visant à satisfaire la curiosité du public. Il s’agit alors de dévoiler les coulisses de ses films d’animation, en mêlant des images réelles et des dessins animés. C’est en tout cas l’occasion de fournir du travail aux équipes. Il faut dire que Walt Disney maîtrisait l’art de mêler des prises de vues réelles et l’animation 2D, et ce, dès les années 1920.
Durant la guerre, tout de même, les studios de Walt Disney sortent le film Dumbo, peu coûteux à réaliser, dont l’objectif est de générer rapidement des profits. Malheureusement, ce sera un coup dur de plus pour les studios, puisque la plupart des membres de l’équipe d’animation présentent des revendications sur leurs conditions de travail, et entament une grève de cinq semaines, qui aura un fort impact sur les mentalités au sein de l’entreprise. Dumbo sera un succès, ce qui ne sera pas tout de suite le cas de Bambi, sorti en 1942, alors que les Etats-Unis sont entrés récemment en guerre en Europe.
À la fin des années 1940, Walt Disney retrouve finalement assez d’argent et surtout d’animateurs pour reprendre la production de longs-métrages interrompus, comme « Alice au pays des merveilles » ou « Peter Pan ». Les studios reprennent également le travail de « Cendrillon », tous sortent au début des années 1950.
Pour tous ces dessins animés, 24 images par seconde sont requises. Il en est ainsi depuis la fin des années 1920, c’est-à-dire, depuis l’apparition du cinéma sonore. Ces multiples images permettent de découper le déplacement des personnages et des objets, représentent un travail titanesque, lorsqu’il s’agit de réaliser un long-métrage d’une durée moyenne d’1h15.
D’un point de vue technique, il faut savoir que depuis les années 1920, le dessin animé repose sur le cellulo.
Les animateurs se servent de cette sorte de feuille souple et transparente (qui était à l’origine composée de nitrate de cellulose, puis d’acétate de cellulose), pour décalquer les dessins nécessaires au film. Des jeux de calque permettent de ne pas avoir à redessiner chacune des 24 images par seconde, nécessaires pour monter le long-métrage.
Colorés à la gouache, les dessins sur cellulo se superposent alors, sur des arrières-plans réutilisables. Les cellulos sont ensuite effeuillés, un par un, devant une caméra fixée à la verticale, caméra qui peut également zoomer ou dézoomer au cœur d’un même cellulo pour créer des effets de cadrage. La technique, jugée idéale, traverse quasiment tout le 20ème siècle, sans grande avancée technologique.
En réalité, tout change à partir de 1984, lorsque le neveu de Walt Disney, démissionne du conseil d’administration, et fait ainsi tomber la Direction en place. Son objectif semble être de vouloir attirer de nouveaux talents, au sein de l’entreprise.
Le studio est donc entièrement repensé, dans un ensemble nommé « The Walt Disney Company ». Les équipes de production sont regroupées par pôles de compétence, et l’animation change d’organisation. La filiale Walt Disney Animation naît, et sort son premier film avec « Basil, Détective Privé ».
De 1985 jusqu’à 2003, cette filiale reste officiellement sous la direction de Roy E. Disney, le neveu de Walt Disney, qui y insuffle sa créativité. Son département d’animation produit un grand nombre de films très rentables d’un point de vue commercial, et très acclamés par les critiques. Cette période est souvent considérée comme la « renaissance » de la société Disney.
Toutefois, Roy E. Disney connaît une grande mésentente avec le PDG de Disney, Michael Eisner. De plus en plus de proches de Eisner sont nommés à des hauts postes, et le neveu de Walt Disney finira par démissionner en 2003, ce qui ouvre une nouvelle ère, selon la vision de Michael Eisner. Selon lui, Pixar et DreamWorks Animation rencontrent de très grands succès, et empiètent sur les films des studios Disney. La nouvelle direction identifie donc un potentiel désamour du public pour les films en 2D, et se lance dans la grande aventure de la production de films d’animation en 3D.
Il s’agit donc de se moderniser, sans perdre l’âme des studios.
Dès 2006, Walt Disney rachète Pixar pour 7,5 milliards de dollars, une acquisition plus que décisive, puisque Pixar est alors le studio d’animation numérique le plus bankable du monde.
De nombreux films sortent, comme « Cars », « Wall-E », ou « Rebelle », tous connaissent un grand succès. « Raiponce », sorti en 2010, marquera un grand tournant : tous les dessins sont intégralement réalisés sur ordinateurs par les studios Disney. Le film s’appuie donc sur de grands progrès techniques et fera un carton au box-office.
Par la suite, Roy E. Disney manœuvre pour faire subir à Michael Eisner, un vote de défiance de la part de l’Assemblée Générale des Actionnaires. Cet affront précipite alors son départ, et Bob Iger, le remplace en qualité de PDG.
L’une de ses premières actions sera de placer John Lasseter à la tête de la division Animation de Disney-Pixar. Pour ce dernier, le processus de la 2D ne doit pas être jeté à la poubelle : pas question d’abandonner l’âme même des films Disney.
« La Princesse et la Grenouille » sort, et marque le grand retour du film d’animation Disney, parlant de princesse, avec de grands interludes musicaux, et surtout, un savoir-faire en 2D.
Pour John Lasseter, l’important est de clarifier l’identité propre de chaque studio de The Walt Disney Company. Il change ainsi le nom de l’entité historique en Walt Disney Animation Studios et s’efforce de positionner clairement le domaine d’action de chaque entité.
Les Walt Disney Animation Studios participent à plusieurs long-métrages, mêlant animation et prises de vues réelles, la technique mélangeant les parties animées en 2D avec des parties « live » étant particulièrement appréciée chez Disney.
Le label Disney Digital 3-D est également lancé en 2005, pour certifier que certains films utilisent la technologique RealD Cinema, Dolby 3D, XpanD 3D ou MasterImage 3D.
La technologie est alors basée sur la projection en stéréoscopie de film et suppose des lunettes polarisées, afin d’apprécier pleinement les éléments en relief. Le film « Chicken Little » sera la première grande production originale du studio Disney au format 3D.
Ce label attire par la suite de grands noms du cinéma, puisqu’en 2007, Tim Burton signe avec Disney pour réaliser deux films avec la technologie 3D, dont une nouvelle adaptation d’« Alice au pays des merveilles ».
Le label Disney Digital 3-D concernera également « Là-haut », sorti en 2009 (premier film de Pixar en Disney Digital 3-D), ou « La Reine des neiges » par exemple, en 2013 (film en images de synthèse).
De façon plus récente, le label concerne également « Maléfique » (2014, en prise de vues réelle), « Vice-versa » (2015, en images de synthèse), « Le Livre de la jungle » (2016, en prise de vues réelle), « Vaiana : La Légende du bout du monde » (2016, images de synthèse), ou « La Belle et la Bête » (2017, en prise de vues réelle).
Pour information, de nombreux films ont été remastérisés dans ce format, comme « L’Étrange Noël de monsieur Jack », sorti à l’origine en 1993, « Toy Story » 1 et 2 (sortis en 1995, et 1999), « Le Roi lion » sorti en 1994, « La Belle et la Bête » sorti en 1991, « Le Monde de Nemo » sorti en 2003, « Monstres et Cie » sorti en 2001, et « La Petite Sirène », sorti en 1989.