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décembre 20, 2017Le design est intimement lié à la société de consommation. Le besoin des ménages d’acheter et de posséder a favorisé l’émergence d’une nouvelle profession, celle de designer. Le rôle de ces créateurs est d’inventer le mobilier de demain. Ils imaginent des meubles fonctionnels, repensent leurs formes et leur occupation de l’espace. Aujourd’hui, les designers sont de véritables stars. Philippe Starck, Matali Crasset, Philippe Nigro… autant de noms connus du grand public. Toutefois, avant l’hyper médiatisation des designers, de grandes figures du XXème siècle ont elles aussi marqué l’histoire de la création de mobilier. Retour sur cinq noms qui ont fait le design au siècle dernier.
ARNE JACOBSEN
Le XXème siècle est incontestablement celui des designers scandinaves. Le mobilier danois a connu son âge d’or sous l’impulsion de designers tels qu’Arne Jacobsen. Né à Copenhague en 1902, cet architecte et designer est l’un des pères du fonctionnalisme scandinave. Ce mouvement prône un design rationnel mais surtout fonctionnel. Ses réalisations marquent également le début du modernisme organique. Le mobilier conçu par Arne Jacobsen est réalisé à partir d’une association de matériaux naturels.
D’abord étudiant en maçonnerie au collège Technique de Copenhague, Arne Jacobsen entre ensuite à l’Académie Royale Danoise des Beaux-Arts pour y suivre une formation d’architecte. Une fois son diplôme en poche, Arne Jacobsen entre dans un cabinet d’architecture en 1927. Il ne s’y attarde pas puisque trois ans après, il quitte son poste pour créer sa propre agence. Arne Jacobsen alterne entre projets architecturaux et réalisation de meubles. Les années 50 sont celles de la reconnaissance pour le designer qui enchaîne les succès. Les meubles qu’il conçoit s’arrachent dans le monde entier, son nom est désormais une référence. Le style Jacobsen est identifiable par son côté fonctionnel, ses formes simples et épurées, les matériaux naturels utilisés et le confort que procure ses meubles.
LES PRINCIPALES RÉALISATIONS D’ARNE JACOBSEN
La chaise fourmi
Initialement conçue à la demande d’un laboratoire pharmaceutique, la chaise fourmi n’a pas connu un succès immédiat. Il faut attendre une exposition en 1952, pour qu’elle soit remarquée. Ce meuble lance la carrière internationale d’Arne Jacobsen. Baptisée chaise fourmi en raison de sa forme. Ce mobilier se démarque par le confort qu’il procure mais aussi par sa solidité et sa robustesse. Le dossier et l’assise ne forment qu’une seule et même pièce. La chaise fourmi possède de nombreux avantages puisqu’elle est à la fois légère et solide. Sa forme minimaliste séduit par sa simplicité, elle ne prend pas beaucoup de place et existe avec trois ou quatre pieds.
La chaise série 7
Trois ans après la chaise fourmi, Arne Jacobsen présente une nouvelle création, la chaise série 7. Ce modèle de chaise scandinave est la plus vendue au monde ! Cette réalisation est directement dérivée de la chaise fourmi, mais avec quelques modifications. Le dossier est plus étroit, les pieds en acier ont été modifiés pour une plus grande solidité et une meilleure stabilité. L’assise est recourbée vers l’intérieur pour épouser parfaitement les formes du corps. La chaise série 7 existe en bois, en tissu ou en cuir.
Le fauteuil œuf
Lorsqu’il conçoit le fauteuil œuf, Arne Jacobsen travaille à l’aménagement du Royal SAS hôtel de Copenhague. C’est pour les besoins de ce projet qu’il réalise cette chaise qui enveloppe la personne qui s’y installe. Pour sa conception, le designer a utilisé une technique unique pour l’époque permettant d’obtenir des courbes parfaites tout en gardant le rembourrage et la sensation de confort.
La lampe de table AJ
Tout comme la chaise œuf, la lampe de table AJ a été conçue pour les besoins de l’aménagement du Royal SAS hôtel de Copenhague. Par sa forme bien particulière, ce luminaire émet une lumière asymétrique. Il est possible de faire bouger la tête de la lampe de 60 degrés. Disponible en plusieurs coloris, cet équipement est devenu un classique.
MARCEL BREUER
Marcel Breuer est un architecte et designer qui a également connu une grande carrière d’enseignant. Né en Hongrie en 1902, le père de la chaise Wassily se rend à Vienne pour étudier l’art et devenir sculpteur. Comprenant rapidement que cette voie n’est pas faite pour lui, il décide alors de se rendre à Weimar où vient d’ouvrir le Bauhaus, l’Institut des arts décoratifs et industriels (dont certaines œuvres sont exposées au Musée des Arts décoratifs jusqu’au mois de février 2017). C’est là qu’il trouve sa vocation. D’étudiant, il devint enseignant en 1924, puis il accède au poste de directeur de la section de création mobilier en 1926. C’est au Bauhaus que Marcel Breuer découvre le travail de l’acier tubulaire, qu’il utilise par la suite pour la création de sa célèbre chaise modèle B3.
En 1928, il quitte le Bauhaus suite à un désaccord quant à l’enseignement dispensé. Il part s’établir à Berlin, où il travaille comme architecte et designer de mobilier. Le travail de l’acier tubulaire devient sa marque de fabrique. L’avènement du nazisme pousse Marcel Breuer à prendre le chemin de l’exil. En 1935, il s’installe à Londres où il travaille sur sa chaise longue conçue en contreplaqué moulé. Deux ans plus tard, il quitte l’Europe pour s’établir aux Etats-Unis. Il devient alors enseignant en architecture à Harvard. En 1953, il fait partie d’un groupe d’architectes sélectionnés pour concevoir le siège de l’UNESCO à Paris.
LA PRINCIPALE RÉALISATION DE MARCEL BREUER
La chaise Wassily ou chaise modèle B3
La conception de la chaise Wassily a lieu entre 1925 et 1926 alors que Marcel Breuer travaille à l’atelier de menuiserie du Bauhaus. Révolutionnaire pour l’époque, c’est la première chaise réalisée avec des tubes en acier. La méthode de fabrication est également unique. Outre l’utilisation de l’acier, Marcel Breuer se sert de cuir pour sa création. Objet emblématique du mouvement moderne, il est produit en série à compter des années 1960. Aujourd’hui encore, cette chaise reste un classique du mobilier design.
GEORGE NELSON
Designer industriel américain, George Nelson est né à Hartford dans le Connecticut en 1908. Il fait des études d’architecture dans la prestigieuse université de Yale. Entre 1932 et 1934, il quitte les Etats-Unis pour l’Europe, après avoir décroché une bourse pour étudier à l’académie américaine de Rome. De ses années européennes, George Nelson est marqué par l’art moderne. Ce voyage lui donne l’occasion de rencontrer de nombreux architectes et designers. Il décide de publier les entretiens qu’il décroche avec les grands noms du design européen dans le journal Architectural Forum.
Il se fait ainsi remarquer par D.J. DePree, le directeur de l’entreprise de mobilier Herman Miller qui lui offre un poste. George Nelson produit de nombreux objets pour la prestigieuse entreprise et devient directeur du design de la marque. En plus de sa carrière chez Herman Miller, le designer monte son agence ce qui lui permet de travailler sur de nombreux autres projets.
LES RÉALISATIONS DE GEORGE NELSON
La lampe bubble de Nelson
Au milieu du XXème siècle, le design scandinave a le vent en poupe. C’est à cette époque que George Nelson découvre les lampes pendantes suédoises. Il est immédiatement séduit par ces créations et décide de s’en procurer. Or, leur prix dissuasif amène le designer à concevoir des lampes sur le même modèle mais pour un tarif plus abordable. Pour faire baisser les coûts de production, le designer remplace la soie utilisée par les Suédois par du plastique. Il conçoit ses premiers modèles de lampes bubble en 1952. Celles-ci se présentent sous la forme d’objets sphériques à l’intérieur desquels est placée une ampoule.
Les Wall Clocks de George Nelson
Parmi les nombreuses créations de George Nelson, les Wall Clocks sont incontournables. Produites massivement, elles sont disponibles dans de nombreuses formes, matériaux et coloris. Ces horloges sont équipées d’un mécanisme à quartz. Leur originalité repose sur leurs couleurs et leurs formes très esthétiques qui apportent un vent de fraîcheur et de folie dans les intérieurs américains du milieu du XXème siècle.
Les Marshmallow Sofa de George Nelson
George Nelson aimait la couleur et les formes chaleureuses. En réalisant les Marshmallow Sofa, le designer a tout misé sur l’originalité et l’esthétique. Ce mobilier se compose de coussins ronds multicolores reposant sur une structure en acier. Chaque coussin est d’une couleur différente : rouge, orange, violet, bleu et vert.
POUL HENNINGSEN
Ecrivain, architecte et designer, Poul Henningsen, surnommé PH, occupe une place importante dans l’histoire du design et au sein de la vie culturelle du Danemark de l’entre-deux guerres. Né d’un père et d’une mère écrivains, Poul Henningsen est élevé dans un milieu intellectuel. Bien décidé à devenir architecte, ce dernier suit une formation sans parvenir à décrocher son diplôme. Alors que sa carrière dans l’architecture semble compromise, il connaît le succès grâce à ses talents d’écrivain. Il écrit pour plusieurs magazines jusqu’à l’occupation du Danemark par les nazis. Il fuit alors en Suède et revient dans son pays natal à la fin de la guerre.
Après avoir tiré un trait sur sa carrière d’architecte, Poul Henningsen continue de s’intéresser au design et plus particulièrement au mouvement fonctionnaliste. La lampe électrique est un sujet qui l’inspire énormément. Il décide de réaliser des luminaires diffusant une lumière agréable. De sa passion pour la lampe électrique découlent ses nombreuses créations.
LES RÉALISATIONS DE POUL HENNINGSEN
La lampe de table PH 3/2
Conçue en 1926, la lampe PH 3/2 a été imaginée pour diffuser une lumière douce. Afin d’arriver à ce résultat, le designer a disposé trois abat-jour réfléchissants. La lumière diffusée est alors plus agréable. Les trois couches qui constituent la lampe PH 3/2 sont en verre opalisé, soufflé et poli à l’extérieur.
Le lustre PH
Le lustre PH est composé de lamelles en acier découpé. L’ampoule est entourée par une multitude de lamelles diffusant une lumière tamisée. Le lustre PH existe en plusieurs couleurs. Deux tailles sont disponibles et les lamelles peuvent être en acier ou en cuivre. Ce luminaire pèse environ 23 kilos. La création de ce mobilier fait suite à des recherches scientifiques poussées. Pour cette réalisation, Poul Henningsen a utilisé 72 feuilles de cuivre ou d’acier.
EILEEN GRAY
Pour achever cette rétrospective sur les pères du design mobilier ce n’est pas sur le travail d’un homme mais d’une femme que nous nous pencherons. Eileen Gray est une designer et architecte irlandaise, née en 1878. Longtemps occulté de l’histoire du design, son nom est aujourd’hui réhabilité et de nombreuses expositions lui sont consacrées.
Si elle fait figure de pionnière dans le monde du design, Eileen Gray est aussi un symbole du féminisme à une époque où les droits des femmes n’en étaient encore qu’à leurs prémices. Avant de se tourner vers le design, la jeune femme se lance dans des études de peinture à la Slade School of Fine Art. Toutefois, sa découverte des techniques de laque est décisive. Elle décide alors de faire du laquage sa spécialité. Le style d’Eileen Gray repose sur la combinaison du bois et de la laque. Son travail s’inspire également des motifs japonais. Très innovantes pour l’époque, ses réalisations lui permettent de se démarquer et de décrocher des clients.
LES RÉALISATIONS D’EILEEN GRAY
Le paravent en briques
Lorsqu’elle conçoit son paravent à briques, Eileen Gray évacue la couleur et les figures pour ne garder qu’un paravent constitué de briques noires. Ce mobilier est une commande de Mme Mathieu Levy, une modiste et couturière très réputée de son époque. Ce paravent est composé de briques de bois laquées disposées de différentes manières afin d’obtenir des angles variés. Le paravent joue ainsi avec la lumière et les reflets.
La coiffeuse-paravent
Pour la réalisation de ce mobilier, Eileen Gray a choisi une structure en bois, qu’elle a peint et recouvert de feuilles d’aluminium. La coiffeuse est composée de miroirs, de tiroirs mobiles et pivotants mais aussi d’étagères en verre. Eileen Gray a transformé le paravent traditionnel en meuble fonctionnel.